dimanche 26 août 2018

LES CHÂTEAUX DE BELFORT

LES CHÂTEAUX DE BELFORT (90) :



Deux châteaux vont voir le jour à BELFORT: le château de MONTFORT aujourd'hui disparu et le château de LA ROCHE DE BELFORT qui deviendra ensuite une redoutable citadelle.



LE CHÂTEAU DE MONTFORT

En 1042 Louis de MOUSSON est fait comte de MONTBELIARD et de FERRETTE par l'empereur. A sa mort, ses deux fils Frédéric et Thierry  II héritent du comté. BELFORT devient une frontière. Frédéric fait édifier un château sur la roche, tandis que son frère élève un autre château sur le site de LA MIOTTE qui prendra le nom de MONTFORT. Un long conflit va naître entre les deux frères. Il se poursuivra après la mort de ceux-ci (1160 pour Frédéric et 1162 pour Thierry). La brouille trouvera une issue le 15 mai 1226 avec le traité de GRANDVILLARS orchestré par le cardinal URACH, évêque de PORTO. Les conséquence de cet acte sont la destruction complète du château de MONTFORT qui ne sera jamais relevé. 

                       LE CHÂTEAU DE LA ROCHE

SUPPORT DU LION DE BARTHOLDI


SITUATION

Ce château dont les fortifications rejoignent celles de la vieille ville de BELFORT occupe un promontoire dominant la ville à 400 mètres d'altitude environ.

HISTOIRE

La première mention historique de cette place se situe en 1226 au traité de GRANDVILLARS mais l'origine du château est bien plus ancienne. La place est tenue par les comtes de MONTBELIARD. En 1322 Jeanne de MONTBELIARD épouse le comte Ulrich III de FERRETTE qui s'éteindra le 10 mars 1324. Jeanne se marie alors à Rodolphe DE HESSE, puis en troisième noce en 1338 elle épouse Guillaume de KATZENELLENBOGEN.



                                                        Le château féodal
                              
Le domaine est partagé en 1347 entre les quatre filles de Jeanne. Marguerite obtient FLORIMONT (voir ce nom) et HERICOURT. Jeanne, Adélaïde et Ursule reçoivent BELFORT. Leur mère meurt en 1350. En 1360 BELFORT dépend de l'Autriche. Le duc de Bourgogne PHILIPPE LE HARDI, quatrième fils du roi de France JEAN II LE BON est maître de la contrée en 1384. Sa fille Catherine épouse le landgrave de Haute-Alsace en 1393 avant de venir elle-même landgrave en 1407. Le ville de BELFORT est fortifiée en 1425. Catherine meurt en 1426. BELFORT doit alors subir les assauts du comte THIBAUT VIII de NEUFCHÂTEL pour le compte de PHILIPPE LE BON, duc de BOURGOGNE. L'Autriche et la France vont s'opposer aux Bourguignons. Durant les années 1444-1445 BELFORT est assiégé par les Écorcheurs du roi LOUIS XI. En 1149 la traité de SAINT-OMER vend BELFORT et la région du SUNDGAU aux Bourguignons de CHARLES LE TEMERAIRE. La région retrouve son maître autrichien en 1474.



                                            Les comtes de MONTBELIARD

Lors de la guerre des RUSTAUDS en 1525, la ville est prise par les émeutiers, mais le château reste imprenable. C'est un bastion autrichien catholique de langue française face à la monté de la réforme. En 1618 la guerre de Trente-Ans éclate. La château est assiège le 3 janvier 1633. Il se rend au bout de deux jours aux suédois. En octobre les Autrichiens reprennent la place qui a nouveau retombera aux mains suédoises avant d’être reprise en mars 1644. Après 15 jours de séjour suédois les Autrichiens reprennent les lieux. Les Français attaquent à leur tour en fin d'année. Louis DE CHAMPAGNE, comte DE LA SUZE prend la place en 1636. Il est nommé  seigneur de BELFORT par le cardinal DE RICHELIEU. A cette époque de nombreuses modifications surviennent pour moderniser le vieux château féodal. Par le traité de WESTPHALIE BELFORT devient française. Gaspard DE LA SUZE passe dans le camp des frondeurs. En 1653 le maréchal de LA FERTE assiège la place. Le 23 février 1654 Gaspard DE LA SUZE capitule. Il est dépossédé de sa seigneurie qui est confiée au cardinal de MAZARIN en 1659, puis à son héritière Hortense MANCINI. Le roi LOUIS XIV confie alors à VAUBAN le soin de modifier la forteresse dont les travaux seront réceptionnés en 1703. Dès lors le château devient une citadelle. Le 24 décembre 1813 la citadelle est assiégée par les troupes bavaroises, autrichiennes et russes. Le siège dure et le 12 avril 1814 la garnison se rend avec les honneurs car la monarchie a succédé à l'empire. NAPOLEON 1er de retour de l'île d'ELBE confie BELFORT au général LECOURBE. Il résistera quinze jours à un siège qui prendra afin avec le retour de LOUIS XVIII.

En 1870 la garnison est commandée par Pierre DENFERT-ROCHEREAU. Il va soutenir un siège de 103 jours entre novembre 1870 et février 1971 face aux prussiens. Grâce à cette résistance THIERS obtient  au traité de FRANCFORT que la région de BELFORT ne soit pas annexée et devienne un territoire français avant de devenir le département du territoire de BELFORT. Les prussiens quittent les lieux en 1873. La statue de lion œuvre du sculpteur alsacien BARTHOLDI est élevée contre le rocher du château en 1880 pour commémorer la résistance des français.



Carte revancharde sur laquelle le lion s'appuyant sur le château
ordonne aux Allemands occupant l'Alsace de se taire (collection personnelle)

Le château et les fortifications feront l'objet de classements successifs au titre des Monuments Historique entre 1907 et 1997. 



ÉTAT ACTUEL

L'ensemble fortifié est dans un état de conservation remarquable. Les casernements du XVIII° siècle abritent un musée. La tour des Bourgeois est le seul vestige du château féodal (XIII° siècle). Le site possède plusieurs pont levis et passages souterrains dont le grand souterrain qui est l'ancien fossé médiéval du château. 

ACCÈS

Le plus difficile sera de trouver une place de stationnement. L'accès à l'ensemble du château est gratuit, sauf le musée et la terrasse du lion.


VUES DU SITE



Périmètre du château et de la vielle ville ( entouré en rouge - Géoportail)



Plan du château


Vue générale


Porte de la demi-lune


Le pont et la porte de BRISACH


La porte de BRISACH



Une tour des remparts de la vielle ville


Casemate DENFERT-ROCHEREAU


Accès au château


Le casernement et le lion


Entrée du souterrain du lion


Le souterrain du lion


Le lion


Le rocher


Les courtines



La porte


Baie du tunnel vers la porte


La tour des Bourgeois, seul vestige du château du XIII° siècle



Entrée du tunnel d'accès


Dans le tunnel




Portes successives des portions de tunnel


Combats de 1870


Echauguette


Un pont-levis


Le casernement


Vue rapprochée du fort de LA JUSTICE


Les fossés


Vers la tour des Bourgeois


Le Grand Couronné et la poudrière



Tunnel de la poudrière


Le Grand Couronné


Escalier


Porte du Grand Souterrain


Le Grand Souterrain

vendredi 3 août 2018

CHÂTEAU DE JAULNY

LE CHÂTEAU DE JAULNY (54) :


RÉSIDENCE DE LA FAUSSE JEANNE D'ARC


SITUATION

Le château de JAULNY se trouve sur la commune du même nom, il domine le village à 217 mètres d'altitude. 

HISTOIRE

Le construction du château remonte en l'an 1060. Dès l'origine, JAULNY n'est pas un fief, mais un franc-alleu. Son érection est due à Milon de JAULNY allié de la puissante famille d'APREMONT. Une tour carrée aurait été élevée vers 1026 par Hugues de JAULNY. En 1357 Robin de JAULNY épouse Jeanne DES ARMOISES. 




Les sires de JAULNY

La famille des ARMOISES bénéficie de deux tiers de la seigneurie suite à ce mariage. Le paradoxal dans ce partage est que la famille de JAULNY est vassale du duc de Lorraine alors que la famille des ARMOISES dépend du comte de BAR, des suzerains souvent rivaux. En 1436 Robert des ARMOISES épouse Jehanne DU LYS, femme que les deux frères de JEANNE D'ARC et une partie de la population D'ORLEANS auraient pris pour la Pucelle du fait d'une ressemblance physique supposée. Aucune source historique ne permet d'étayer cette thèse. Mais JEANNE DU LYS va soutenir cette thèse. Son imposture va se prolonger jusqu'à ce que Pierre SALA, chambellan du roi de France LOUIS XI arrange une entrevue de la prétendue Jeanne d'ARC avec le roi. LOUIS XI dont l'habilité n'est plus à démontrer confond l'usurpatrice qui est traduite devant le Parlement de PARIS en 1439. On ignore les suites données à cette comparution. Jeanne des ARMOISES décède au château de JAULNY à l'âge de 42 ans.




Blasons des familles des ARMOISES et DU LYS


Au XV° siècle la seigneurie dépend judiciairement d'un compromis partageant la compétence judiciaire entre les loi de Lorraine et de BAR de manière tournante ( traités de 1457 et 1466). En 1504 les deux copropriétaire ne cessent de s'affronter. Thierry des ARMOISES vend alors sa part au duc de Lorraine RENE II. Les JAULNY gardent leur part et des officiers ducaux administrent l'autre partie du domaine. Durant les XV° et XVI° siècles, le château va être entièrement remanié. Simon de JAULNY se querelle en 1521 avec Jehan LE TREY échevin ducal. Simon est convoqué devant le duc ANTOINE LE BON qui lui ordonne de se retirer à l'abbaye de SAINTE-MARIE-AUX-BOIS (54).

FERRY III de JAULNY, dernier de sa lignée se convertit au calvinisme  en 1585. Il est exilé à BÂLE ou il meurt en 1587, dépouillé de tous ses biens.

Le château est alors racheté par la famille DES ARMOISES. Entre 1624 et 1668 Jean DES ARMOISES et son épouse Dorothée d'URE De THESSIERE, de la famille des seigneurs de COMMERCY issue des SARREBRUCK se font représenter sur la cheminée de la grande salle du château.




Entre 1668 et 1677 le château est habité par Louis DES ARMOISES et son épouse Marie-Claude de HARAUCOURT, fille de l'amazone chrétienne BARBE D'ERNECOURT, dame de SAINT-BASLEMONT - voir château de SAINT-BASLEMONT. Vers 1750 le château est vendu au comte de ROSIERES D'EUVEZIN. Dès 1774 Barbe-Bernarde de PREUDHEMME DE VITRIMONT et Claude-Marie de BRESSEY, descendantes de la famille DES ARMOISES contestent la vente et en 1761 le château est revenu à la famille DE BRESSEY, puis par mariage à celle de RAIGECOURT-GOURNAY. En 1791 les châtelains sont mis en cause pour leur part active prise dans la fuite de LOUIS XVI qui va se terminer à VARENNES (55). En 1792 les RAIGECOURT participent à la bataille de VALMY dans le camp autrichien. Cette famille va s'éteindre en 1889.
Le château est démantelé sur ordre du chef du district de PONT-A-MOUSSON en 1795 car il menace de s’effondrer. Il est  finalement vendu comme bien de la nation au citoyen Jean MANSUY puis acheté par le général de brigade Jean-Nicolas CURELY dont nom figure à PARIS sur l'Arc de Triomphe. Le château va être remanier une nouvelle fois au XVIII° siècle avec l’adjonction d'une seconde aile sur les logis.

JAULNY est inscrit sur la liste des Monuments Historiques en 1968 et classé partiellement en 1996. Autrefois ouvert aux visiteurs, toujours habité, c'est une propriété privée qui ne se visite pas.

ÉTAT ACTUEL

L'édifice se dresse au-dessus d'un éperon rocheux qui domine la vallée du RUPT DE MAD traversée à cet endroit par un impressionnant viaduc le ligne du TGV EST. 

ACCÈS

La meilleure vue vers le château se situe sur la route menant au terrain de camping.


VUES DU SITE



Périmètre du château ( entouré en rouge - Géoportail)



Siège au château de JAULNY (collection particulière)


Le château vers 1950 (collection particulière)



La salle d'armes (collection particulière)


Grande salle (collection particulière)


La cheminée (collection particulière)



Une tour ( collection particulière)


Vue générale


Le château


Sous le château


Les remparts


Tour d'angle


Entrée du château