samedi 22 février 2020

L'ABBAYE D'OFFONVILLE

L'ABBAYE D'OFFONVILLE (88) :




UNE ABBAYE PERDUE


SITUATION

L'abbaye d'OFFONVILLE se trouvait quelque part dans la vallée de LA PLAINE durant le haut moyen-âge. 

HISTOIRE

Cette très ancienne abbaye est citée au IX° siècle et X° siècle comme propriétaire des forêt dite de BAN LE MOINE. On sait qu'elle se trouvait implantée dans le vallée de la PLAINE, peut-être au niveau de l'actuelle commune de CELLES-SUR-PLAINE, le nom de CELLES désignant une cellule de moine. Une autre hypothèse à retenir et son implantation sur la commune de LUVIGNY où subsiste en dessous de l'église une rue des Moines, nommée ainsi car selon la tradition populaire, des religieux étaient autrefois implantés en ce lieu.

Qu'est devenue cette abbaye? sans doute a-t-elle été rattachée à l'abbaye de SAINT-SAUVEUR (voir ce nom) créée notamment suite à la disparition d'une autre abbaye du secteur, celle de BONMOUTIER (voir ce nom), mais cette hypothèse n'est pas vérifiable.  

vendredi 14 février 2020

LE VALLON DRUIDIQUE

LE VALLON DRUIDIQUE (88):


UN SITE MYSTÉRIEUX

L'endroit est actuellement connu sous le nom de VALLON SAINT-MARTIN.


Plan des lieux (Géoportail)
SITUATION

Il s'agit de la haute vallée de la rivière "MADON", important affluent de la MOSELLE.  Ce vallon se trouve au sud de la localité nommée LE VOID D'ESCLES, commune d'ESCLES, à une altitude en rampe constant de 320 à 415 mètres.




HISTOIRE ET DESCRIPTION DES SITES

L'hypothèse selon laquelle l'endroit ait été un centre druidique important est aujourd'hui contesté au point que la toponymie du lieu a aujourd'hui évoluée de Vallon druidique à Vallon SAINT-MARTIN en référence à l'ermitage qui s'y trouvait.


                             SITE DE LA PIERRE AUX CHEVAUX

Le premier site que nous rencontrerons en remontant le vallon est le CHÂTELET DE LA PIERRE AUX CHEVAUX qui a déjà été traité par ailleurs - voir ce nom. 
Au pied du monticule qui recèle les vestiges de la forteresse se trouve une pierre sculptée qui donne son nom à l'endroit.



Le vallon de la pierre aux chevaux


La pierre aux chevaux


Le Madon

LA BLANCHE FEMME


Face à la Pierre aux Chevaux se trouve le ravin de la BLANCHE FEMME qui possède aussi une bien étrange sculpture.




Site de la Blanche Femme


la sculpture

LA CARRIÈRE DE MEULES

Remontant le vallon au départ de la Pierre aux chevaux on attend d'abord une roche qui barre de chemin.




Sentier vers la carrière 

La carrière est implantée au-dessus du sentier. Sur place, on découvre un rocher montrant les stigmates de l'exploitation de grès pour la confection de meules de pierres. 



Vue générale de la carrière 


Traces de l'exploitation

LA FONTAINE DU BŒUF


A l'est de l'ermitage, en bordure d'un sentier, on atteint la FONTAINE DU BŒUF. Son origine est inconnue et le site a été christianisé comme en témoigne la présence d'un autel. Cette fontaine est une petite résurgence qui a été aménagée de manière à que son écoulement traverse un rocher naturel qui a été percé.



Vue générale


La fontaine


Le bœuf


L'autel

L'ERMITAGE

BOSSON, officier à la cour de DAGOBERT Ier serait avec SALABERGE D'ALSACE les fondateurs d'une chapelle au centre du vallon dès le VII° siècle. Les vestiges de cette chapelle se trouverait en contrebas de la fontaine du bœuf . Il semble plus probable que la grotte dite SAINT-MARTIN soit le lieu de ce premier ermitage. Une autre hypothèse affirme que cette grotte soit les vestiges d'une exploitation minière de manganèse du fait de la présence de quatre puits verticaux. On sait qu'en 1566 le justicier des mines de BUSSANG visita les lieux pour le compte de la Chambre des comptes de Lorraine.

On sait que les nombreux ermitages de Vosges dépendaient du prieuré d'HERIVAL. Celui d'ESCLES ne fait sans doute pas exception à cette règle. Lors de la guerre de Trente Ans, les lieux ont servi de refuge pour les populations menacées. Il sera ensuite un refuge pour les vagabond et les brigands de grands chemins. Il faudra attendre 1752 pour que le site soit réhabilité. On sait qu'en 1758 les ermites appartiennent à la congrégation de Saint-Jean-Baptiste et que leur nomination dépend du curé d'ESCLES. On reconstruit une nouvelle chapelle qui a disparu de nos jours.



La chapelle aujourd'hui disparue (collection particulière)

Celle-ci possédait un retable polychrome et une statue de SAINT-MARTIN qui sont conservés de nos jours à ESCLES et qui sont classés Monuments Historiques depuis 1982. 

Durant la Révolution l’ermitage est vendu et même, en 1800, l'évêque de TOUL y interdit le culte. Plusieurs propriétaires vont se succéder lorsqu'en 1937, le détenteur des lieux décide de raser la chapelle pour réutiliser les matériaux à l'édification d'un hangar agricole....

Cet acte met fin à la fête foraine et au pèlerinage qui se tenait annuellement en ces lieux.

Il faudra attendre 1958 pour revoir une chapelle devant la grotte. Cette résurrection entraînant le renouveau du pèlerinage et de fête chaque premier dimanche d'août.



La nouvelle chapelle

LA GROTTE

C'est sans doute elle qui servait de refuge aux ermites à l'origine. A l'entrée se trouve des bassins creusés dans le roc destinés à recueillir les eaux de ruissellement.



Entrée de la grotte



Les bassins

Au fond de la grotte se trouve une galerie très basse dont l'accès est interdit à cause des quatre profonds puits verticaux qui s'y trouve et qui seraient les vestiges d'une extraction de manganèse.



La galerie et les puits (photos prise au flash dans la plus complète obscurité)


LE CUVEAU DES FÉES


Après quinze minutes de marche en rampe on atteint le monument le plus singulier du vallon: LE CUVEAU DES FÉES.

il s'agit d'une grande vasque de grès qui a certainement été taillée sur place. Elle mesure trois mètres de diamètre pour une profondeur de quarante-cinq centimètres. Elle présente de nombreux glyphes qui sont peut-être des signatures des ouvriers qui l'ont réalisée. Au XIX° siècle on voit là une auge à sacrifice païens. il semblerait toutefois qu'il s'agisse d’une cuve baptismale datant de l'aube de la chrétienté, ou d'une auge destinée à recevoir une meule. Ce qui est certain, c'est que l'objet a été abandonné sur place car il a été rendu inutilisable par un défaut dans l'homogénéité de la roche dès sa construction. Il pourrait aussi s'agir d'une vasque destinée à recevoir les eaux du MADON dont la source se trouve à 100 mètres de ce lieu, telle celle de la source du MONT SAINTE-ODILE bien que celle-ci soit quatre fois plus petite que notre cuveau. Enfin l'historien vosgien le chanoine ALBISER y voyait une cuve baptismale. N’oublions pas la légende locale suivant laquelle les fées se servaient de ce cuveau pour y faire leur lessive, d'où le nom du monument. En 1887 les historiens du temps affirmaient que le cuveau était d'origine gauloise, ce qui a entraîné l’appellation de VALLON DRUIDIQUE avec tout son florilège de fantasmes magiques et druidiques développés au début du XX° siècle.



Le site du Cuveau des Fées


Le cuveau et sa cassure


LES PÉTROGLYPHES

Ils sont constitués d'une multitude de signes rupestres disséminés sans tout le VALLON.
Ces signes sont des croix, des figurations dites de la "triple enceinte" formées de trois carrés concentriques, des visages ou des représentations figuratives diverses. Je n'ai pas exploré ici l'ensemble des sites du vallon. Il en existe d'autres moins emblématiques mais dont l'accès n'est pas suffisamment explicite pour les découvrir.


ACCÈS

A la sortie du village du VOID D'ESCLES en venant d'ÉPINAL poursuivre le CD 460 ( actuellement d'important travaux interdisent cet itinéraire. Il faut traverser le village et reprendre le CD vers ÉPINAL). Dans une virage, s'engager sur la route forestière fléchée VALLON SAINT-MARTIN.

Deux options s'offrent au visiteur. Soit stationner son véhicule sur le premier parking rencontrer et visiter l'ensemble du vallon à pied ( environ 2H30 de marche), ou poursuivre jusqu'à la chapelle pour un accès facile à l'ermitage, la Fontaine du Bœuf et le Cuveau de Fées.