samedi 9 décembre 2017

LA CHAPELLE SAINTE-MARGUERITE D' EPFIG

LA CHAPELLE SAINTE-MARGUERITE D' EPFIG (67):

UN OSSUAIRE DE LA GUERRE DES RUSTAUDS ?

SITUATION

La chapelle SAINTE-MARGUERITE se trouve sur la commune d'EPFIG, en agglomération, dans le cimetière, à l'extrémité est du village à 175 mètres d'altitude environ.


HISTOIRE

La tradition veut que la chapelle soit le dernier vestige d'un couvent érigé au X° siècle par l'abbesse Rotrud d'ESTEIN, fille de l'empereur LOTHAIRE. En fait la chapelle date des XI° et XII° siècles. 

Au XIX° siècle un ossuaire est acculé à l'édifice. Il présente des ossements de plusieurs origines dont ceux des victimes de la bataille de SHERWILLER menées par les armées du duc de Lorraine ANTOINE LE BON contre les paysans révoltés dits RUSTAUDS (1525). Les lorrains ont massacré les populations sans faire de quartier, poursuivant les fuyards jusque dans leurs derniers retranchement pour les exterminer.


ÉTAT ACTUEL

L'édifice de style roman présente possède un narthex donnant accès à une galerie à l'allure d'un cloître incomplet. A l'intérieur subsiste des fresques.


ACCÈS

La visite du monument est d’accès libre.


VUES DU SITE


Vue générale


La galerie


Angle de la galerie


la nef


coté est de la nef


le transept


le chœur


la chapelle latérale


les fresques du plafond



l'ossuaire

dimanche 26 novembre 2017

LES CHÂTEAUX D' ARNAVILLE

LES CHÂTEAUX D'ARNAVILLE (54):

UNE MAISON FORTE ET UN AÎTRE MÉDIÉVAL

SITUATION

La maison forte se trouvait un lieu-dit "LE CHÂTELET". L'aître entoure l'église du village sur une dénivellation comprise entre 180 et 190 mètres d'altitude.


HISTOIRE

A l'époque gallo-romaine, un castellum existait au lieu-dit "LA CITADELLE".  A compter du IX° siècle, la contrée est sous la dépendance de l'abbaye de GORZE (57).

Quelques serfs sont installés autour de l'église. Une enceinte fortifiée voit peu à peu le jour pour protéger cette population. L'église sera elle-même fortifié. L'aître médiéval prendra la forme d'un fer à cheval. Une tour romane ( aujourd'hui disparue), aux murs épais de sept mètres sera élevée. L'ensemble protège des celliers, le cimetière et des habitations.


Il semble que la maison forte existe au cours du XIII° siècle. Elle est tenue par les sires de CONS puis par Olry de BASSOMPIERRE en 1281.

En 1343 Nicolas BEAUDOCHE acquiert les droits seigneuriaux d'ARNAVILLE auprès du duc RAOUL DE LORRAINE.

En 1363 ARNAVILLE est peut être la cible des pillards bretons qui écument la région. Le duc CHARLES II en guerre contre la ville de METZ ( pour ne pas changer à la tradition...) stationne ses troupes à ARNAVILLE. Le duc est prévenu par les habitants de l'arrivée des messins. Ceux-ci pennent deux otages pour se venger. Ils ne seront libéré que le 30 décembre suite à une médiation menée par le comte de SALM auprés de l'évêque de METZ.

Des bandes de coureurs soutenues par le roi de France ravagent la contrée en 1434. Leurs exactions prennent fin après la signature d'un traité à NANCY le 19 septembre 1435. Nouvelle incursion française appelée par le comte de VAUDEMONT. La vallée du Rupt de Mad est ravagées.

Un nouveau fief  est créé à l'initiative de Charles de REMONCOURT, abbé de GORZE. Il est confié à Ferry CORCOL. En 1635, les Français commandés par le maréchal DE LA FORCE assiège le château où les habitants se sont réfugiés. Vainqueurs, les français obligent les habitants à raser la maison forte qui disparaîtra entièrement.



ÉTAT ACTUEL

Il subsiste quelques vestiges de l'aître médiéval qui à compter du XIX° siècle va être progressivement démoli. Au début du XX° siècle, il restait encore une porte fortifiée qui a été détruite.

ACCÈS

Les vestiges de l'aître médiéval entourent l'église. des panneaux informatifs ont été mis en place pour guider les visiteurs.


VUES DU SITE



Localisation en rouge de l'aître médiéval


A gauche, l'ancienne porte forte aujourd'hui disparue (collection particulière)



Vue générale, la porte forte s'élevait au premier plan


La seconde porte d'accès et les contreforts


L'église


Les remparts


Une tour englobée dans une maison


ruelle

mardi 14 novembre 2017

CHÂTEAU DE CHÂTEAU-BREHAIN

LE CHÂTEAU DE CHÂTEAU-BREHAIN (57):

DEMEURE DES BAYER DE BOPPARD

SITUATION

Le château de CHÂTEAU-BREHAIN se trouve sur la commune du même nom, à l'est du village à environ 245 mètres d'altitude.  

HISTOIRE

Le château est érigé vers le XIII° siècle. C'est une possession des évêques de METZ. En 1335 l'évêque ADEMARD engage le château à Pierre de BAR seigneur de PIERREFORT. Le château est tenu par la famille BAYER DE BOPPART qui donnera plusieurs évêques à METZ.


Thierry BAYER DE BOPPART sera le 72ème évêque de METZ en 1365. C'est dans cette période que sa famille venue d'Allemagne va se fixer à CHÂTEAU-BREHAIN. Conrad II, fils de Conrad 1er et de marie de PARROYE naîtra au château et succédera à Raoul de COUCY sur le siège épiscopal messin en 1415





Les sires de BAYER DE BOPPART

Conrad II se liguera avec le comte de BAR LOUIS 1er pour lutter contre les brigands qui infestent la contrée en 1418. Le 22 novembre 1422 il va signer un traité d'alliance avec le duc de lorraine CHARLES II. Ce traité mettra fin en 1430 à la guerre dite des "Hottées de Pommes" qui oppose lorrains et messins. 
Le 2 juillet 1431 à la bataille de BULGNEVILLE, il s'allie avec René 1er contre Antoine de VAUDEMONT. Il est fait prisonnier avec le duc de lorraine et devra payer une rançon de de 10 000 saluts d'or pour recouvrer la liberté. Ce sera chose faire le 4 septembre.  Le 8 août 1433 il cosigne un traité d'alliance ou figure de multiples seigneurs dont le duc de Luxembourg et celui de lorraine. 

En 1438 René 1er entame une guerre de succession en Italie. CONRAD et Erard DU CHÂTELET administrent la Lorraine mais le prélat prend l'initiative de lever de nouveaux impôts. René va le faire arrêter, battre à coups de verges et emprisonner.

En 1442 des bandes de brigands brûlent une quinzaine de maisons à ANCERVILLE (55). Les messins les poursuivirent et les anéantirent sous le château. Ces mêmes messins en révolte attaquent CHÂTEAU-BREHIN et le détruisent en 1443. Libéré l'évêque va ordonner en 1444 la construction du château de QUI QU'EN GROGNE -voir ce nom, avant de mourir à METZ le 20 avril 1459.

La famille de CREHANGE est devenue occupante du château. En 1563 la place est occupée par Christophe VITOUX, anoblit en 1616. En 1710 CHÂTEAU-BREHAIN constitue une prévôté dépendant du bailliage de PONT-A-MOUSSON et relevant de la coutume de SAINT-MIHIEL. Le château a perdu progressivement son aspect féodal pour devenir une demeure noble jusqu'au début du XIX° siècle, date où il est abandonné.

Les ruines seront englobée dans une demeure particulière qui est toujours habitée de nos jours.


ÉTAT ACTUEL

L'emplacement du château représente une surface quadrangulaire dont l'enceinte reste parcellaire. Il subsiste des traces féodales, notamment des meurtrières et des pierre d'angle sculptée qui semblent elles dater de la renaissance.

ACCÈS

Situé à l'est du village, cette propriété privée ne se visite pas, seuls les extérieurs sont visibles.


VUES DU SITE



Vue aérienne, le château en entouré en rouge (Géoportail)


Façade ouest


Angle Sud-Ouest


Partie féodale


Deux meurtrières


Détail d'une meurtrière


Pierres d'angle sculptées

jeudi 9 novembre 2017

LES CHÂTEAUX DE COMMERCY

LES CHÂTEAUX DE COMMERCY (55):

DEUX CHÂTEAUX ET DEUX SEIGNEURIES

SITUATION

Les châteaux de COMMERCY se trouvent sur la commune du même nom.

Le CHÂTEAU-BAS présente ses rares vestiges à proximité de la gare S.N.C.F. à environ 230 mètres d'altitude. 

Le CHÂTEAU-HAUT abrite l'hôtel de ville. Il se trouve à environ 245 mètres d'altitude, en bordure de la ligne S.N.C.F. n°1 qui relie PARIS à STRASBOURG.



Plan de situation. En rouge, le CHÂTEAU-BAS, en bleu, le CHÂTEAU-HAUT 


LE CHÂTEAU-HAUT

HISTOIRE

Le château est cité dès 830 comme résidence itinérante de l'empereur carolingien LOUIS 1er LE PIEUX. Il est tenu par la famille de COMMERCY vassale de l'évêque de METZ, de l'empereur et du comte de CHAMPAGNE. 


Les comtes de COMMERCY-SARREBRUCK

En 1247, par mariage la seigneurie passe à SIMON II DE SARREBRUCK cette branche des SARREBRUCK prend le nom de BROYES-COMMERCY. Le 13 octobre 1318 Jean épouse Mahaut d'APREMONT et se lie avec le roi de France PHILIPPE V LE LONG. Il constitue le branche cadette des comtes de SARREBRUCK. Il accorde une charte aux bourgeois de COMMERCY en 1324. Il divise ensuite comté en deux entités; COMMERCY et SARRE. Jean II hérite du comté de COMMERCY et son frère Jean IV de celui de SARRE et fera construire le CHÂTEAU-BAS en 1345. Cette division en deux entités perdurera jusqu'au XVIII° siècle. Les descendants de Jean II prennent le titre de damoiseau. Au XIV° siècle SIMON IV, fils de Jean de BROYES-COMMERCY est vassal du duc de Lorraine FERRY III et de l'évêque de VERDUN. Jeanne de COMMERCY épouse Jean 1er DE NASSAU en 1353. Le château est alors occupé par des chevaliers allemands. Avec le décès d'AMÉ III en 1525 s'éteint la famille de BROYES-COMMERCY. Sa soeur Philipine épouse Charles DE SILLY, seigneur de ROCHEFORT-EN-YVELINES.

En 1544 CHARLES QUINT s'empare de COMMERCY après un long siège. Nouveau siège du fait des français en 1653.


Le cardinal de RETZ

La France annexe les Trois Évêchés et revendique les terres de COMMERCY. Par héritage, lors de la Fronde en 1653, le château sera assiégé par le prince de CONDE et conquis entre les 4 et 6 décembre. le château échoit au cardinal DE RETZ en 1650. En 1662 il y habite, mais endetté il est obligé de le vendre à Anne DE LORRAINE, princesse de LILLEBONNE, qui avec son époux sera la nouvelle maîtresse des lieux.  Le château devient propriété du duc de Lorraine LEOPOLD 1er en 1702 malgré la contestation française. Le château sera habité par Charles-Henry de VAUDEMONT-LORRAINE qui va entièrement reconstruire le château. Il fait raser les parties médiévales et construire la place du Fer à Cheval . Au décès du châtelain le château est habité par la duchesse douairière Elisabeth-Charlotte de LORRAINE. Son fils FRANCOIS III a renoncé au trône lorrain pour devenir empereur grâce à son mariage avec Marie-Thérèse d'AUTRICHE. Il sera la père de la reine de France MARIE-ANTOINETTE. En 1744 le roi STANISLAS prend possession des lieux. Il va, à l'instar de LUNEVILLE y faire réaliser de somptueux jardins qui seront détruit à sa mort par son gendre le roi LOUIS XV.


Charles-Henri De VAUDEMONT-LORRAINE

Le château va devenir une caserne. Le 31 août 1944 un char américain incendie un camion allemand stationné devant le château. L’incendie se propage à l'ensemble des bâtiments, les réduisant en ruines...

En 1956, les ruines sont cédées par l'Etat à la ville de COMMERCY qui envisage d'abord de les raser avant d’entamer une reconstruction qui durera plus de vingt ans. Aujourd'hui le monument sert entre autres d'hôtel de ville .

Le CHÂTEAU-HAUT est inscrit sur la liste des Monuments Historiques en 1926 et classé successivement en 1960 et 1972.


ÉTAT ACTUEL

Le château repose sur des bases féodales bien visibles côté canal. La base de plusieurs gros bastions ou tours percés de canonnières sert de soubassement au château classique lui-même précédé d'une place monumentale dite du Fer à Cheval.

ACCÈS

Situé au centre de la ville l'accès au château en véhicule et le stationnement sont compliqués. Il est conseillé de s'y rendre à pieds. Seuls les extérieurs du château sont visibles. Les parties médiévales sont ouvertes aux visiteurs lors des journées du patrimoine.


VUES DU SITE



Le château au temps du roi Stanislas


Les ruines après l'incendie (collection particulière)


Arrivée place du fer à Cheval


Place du Fer à Cheval


Côté Nord de la place du Fer à Cheval


Place du Fer à Cheval et du Château


Place du château


Détail des rambardes


Entrée



Soubassement médiéval


Canonnières




Intérieur d'une chambre de tir (photo affichée sur place)


Mâchicoulis


Tour Sud-Est


Le château et le canal


Partie centrale


Façade Sud-Est




LE CHÂTEAU-BAS


HISTOIRE

Ce château est postérieur au CHÂTEAU-HAUT puisqu'il voit le jour en 1345 suite au partage du comté de COMMERCY. Cette forteresse est une propriété des comtes de SARREBRUCK. Le château est réaménagé en 1389, puis en 1403 par Philippe DE SARREBRUCK. Cette famille conservera la place jusqu'en 1444 avant de la vendre à la duchesse de lorraine ISABELLE 1ère. Par mariage le château revient au duc de Lorraine RENÉ Ier.  Louis d'ANJOU son fils en héritera. Suite à la victoire de NANCY sur CHARLES LE TEMERAIRE en 1477, RENE II donne le château  le 5 juillet 1472 à Nicolas de MONTFORT, comte de CAMPOBASSO  qui est de souche italienne et qui parviendra au rang de vice-roi d'Italie. En 1478 Nicolas revend COMMERCY au duc RENE II, lequel en fait don en 1487 à son écuyer Gérard d'AVILLERS qui fera agrandir la place vers 1487. A sa mort sans descendance en 1526 le château revient à nouveau au duc de Lorraine. Le 19 août 1530 le château fait l'objet d'un échange avec le château de KOEUR -voir ce nom. Le bénéficiaire de l’opération est Jacques de LARBAN DIT de VILLENEUVE, chevalier de BEAUVOISIN dans l'actuel département du GARD. A sa mort en 1542 le château revient à sa fille Antoinette épouse de Jean d'URRE, seigneur de THESSIERE, maître-d'hôtel ordinaire du duc de Lorraine FRANCOIS 1er et capitaine du château de FOUG - voir ce nom. Par mariage le château reviendra à Jean DES ARMOISES. 

En décembre 1652 lors de la Fronde des princes, le château est assiégé par les armées du prince de CONDE. Lors du siège, les français décèlent des pierres des courtines, obligeant les occupants à se réfugier dans le donjon puis à se résoudre à une réédition honteuse.

Après le traité de RYSWICK, le CHÂTEAU-BAS revient au duc LEOPOLD quand Pierre-Joseph DES ARMOISES l'échange avec le duc contre le marquisat de SPINCOURT. Les deux châteaux de COMMERCY sont désormais lorrains. Le CHÂTEAU-BAS  est restauré entre 1639 et 1657.

Après la réunion de la Lorraine à la France, le CHÂTEAU-BAS est transformé en buanderie militaire en 1757. Il devait rester une caserne durant une longue période. Il est rasé lors de la construction de la gare de chemin de fer au XIX° siècle.


ÉTAT ACTUEL

il ne subsiste qu'un reste de mur faisant office de séparation mitoyenne entre deux propriétés.

ACCÈS

Les rares vestiges du château sont située non loin de la gare, rue du Château-Bas. on peut les apercevoir si l'on est grand en portant son regard au-dessus d'un mur de clôture entourant une cour privative



VUES DU SITE



Le château autrefois


Emplacement du château


Dernier vestige du château