lundi 28 août 2017

ABBAYE DE MUNSTER

L'ABBAYE DE MUNSTER (68) :

A L'ORIGINE DU FROMAGE EMBLÉMATIQUE DU MASSIF VOSGIEN

SITUATION

Les vestiges de l'abbaye de MUNSTER se trouvent sur la commune éponyme, en ville, au sud du temple protestant, dans un parc à 390 mètres d'altitude environ. 


HISTOIRE

Un premier monastère voit le jour au VI° siècle sur la commune de STOSSWHIR au lieu-dit SCHWEINSBACH. Cet établissement serait dû à des moines venus d'Ecosse disciples de GREGOIRE 1er. Vers l'an 660 ce premier monastère est abandonné pour renaître à l'emplacement actuel à MUNSTER. L'abbaye prend le nom de MONASTERIUM AD CONFLUENTE. La règle de SAINT-BENOÏT sera observée par les religieux. A cette époque l'Alsace est gouvernée par BONIFACIUS, un noble franc. Celui-ci dote l'abbaye d'un statut reconnu par le roi CHILDERIC II. Au XI° siècle l'abbaye devenue impériale jouit de l’Immunité qui lui permet de choisir son abbé. A la fin du XI° siècle le monastère tombe sous la coupe du comte EBERHARD avant d'échoir à l'évêque de BÂLE. Le 4 mai 1182 l'abbaye est ravagée par un puissant incendie.

Le monastère sera relevé. Il devient un chapitre de nobles séculiers au XIV° siècle. En 1333 les lieux sont dirigés par l'abbé MARQUART. L'abbaye sera ravagée par un second incendie au cours du XV° siècle. La ville de MUNSTER membre de La Décapole est gagnée par la Réforme, mais le monastère se maintient. En 1659 l'abbaye s'affilie à la congrégation de SAINT-VANNE et SAINT-HYDULPHE .

En 1672 la France envahit la Lorraine. Les moines de l'Abbaye du SAINT-MONT à REMIREMONT transfèrent la chasse de SAINTE-CLAIRE vers MUNSTER afin de la protéger des pillages français. L'abbaye est devenue bénédictine. Elle va accueillir un novice illustre en la personne de DOM Augustin CALMET entre 1690 et 1696. De 1704 à 1706 il deviendra sous-prieur puis abbé de la puissante abbaye de SENONES (88) où il exercera ses activités d'historien de la Lorraine.

Au XVIII° siècle l'abbaye est un important centre littéraire qui posséda une bibliothèque de 8000 volumes. Comme partout, la Révolution va sonner le glas du monastère qui fermera ses portes en 1790. Les bâtiments sont vendus à un industriel qui les transforme en usine textile. En 1802 l'église abbatiale est abattue et ses matériaux sont dispersés. Des constructions modernes vont émerger sur l'emplacement de l'abbaye. Il faudra attendre 1967 pour redécouvrir les vestiges actuels qui seront classés Monuments Historiques en 1990 et 1992. 


HISTOIRE DU FROMAGE


Ce fromage serait né dès le VII° siècle, fabriqué par les moines de l'abbaye. Initialement prévu pour nourrir les populations locales, le recette va connaître une large diffusion sur tout le massif vosgien. Les fermiers cherchant un débouché commercial pour leur production prendront l’habitude de la vendre à GÉRARDMER (88). Ainsi, la majorité de la production est échangée dans cette ville où est fixé un prix de référence annuel chaque 23 juin. Lors de la fête qui se déroule à cette occasion, on paie aussi au duc de Lorraine les redevances relatives à la location des herbages situés à plus de 1000 mètres d'altitude. Ce paiement s'effectue un fromage, qui en lorraine prend le nom de GEROMÉ soit le nom de la localité en vosgien. C'est pour cela qu'officiellement l'appellation A.O.C. du fromage est MUNSTER-GEROMÉ.


ÉTAT ACTUEL

Il ne subsiste que quelques vestiges du cloître.

ACCÈS

A MUNSTER, suivre la déviation pour les poids-lourds, vous passerez sous les ruines. 


VUES DU SITE



Vue aérienne  ( Géoportail) - L'étoile marque l'emplacement des vestiges.




Vues générales


Une porte





Le cloître


Cage d'escalier



jeudi 24 août 2017

PRIEURE DE SAINT-QUIRIN

LE PRIEURE DE SAINT-QUIRIN (57):

ANNEXE DE L'ABBAYE DE MARMOUTIER (67)

SITUATION

Le prieuré de SAINT-QUIRIN ( 310 m) se trouve sur la commune de même nom. Il domine le village et constitue un ensemble possédant deux églises, l'une accolée au prieuré, l'autre situé au sommet d'une colline (350 m) domine la localité inscrite parmi les plus beaux villages de France. La particularité de SAINT-QUIRIN au niveau linguistique et qu'il s'agit là d'une enclave où historiquement l'on parlait le vosgien dans une contrée germanophone.


HISTOIRE

Le nom de SAINT-QUIRIN est dérivé de celui de QUIRINUS, saint martyr romain qui vivait à ROME au II° siècle où il fut martyrisé en 132 sous l'empereur HADRIEN. Occupé depuis fort longtemps, le lieu n'apparaît historiquement qu'en 966 sous le nom de GEDELSADIS. Il s'agit d'un ermitage que le comte Louis de DABO donne à l'abbaye de MARMOUTIER qui dépend du diocèse de METZ. Le pape local SAINT-LEON ( Brunon de DABO-EGUSHEIM) offre à sa sœur  Gepa de DABO abbesse de NEUSS, des reliques de SAINT-QUIRIN. Le convoi chargé du transport aurait fait halte à l'emplacement de l'actuelle chapelle du Haut. la colline pris le nom de SAINT-QUIRIN. Un prieuré fondé en 1122 vit le jour, son premier prieur sera WOLFRAMM. Son église est consacrée en 1123 par légat pontifical le cardinal CUNON. Le château-fort d' ISHEID - vois ce nom aurait-été érigé pour y loger l'avoué du prieuré.


SAINT-QUIRIN

Un pèlerinage voit le jour. Les pèlerins viennent adorer les reliques et pour compléter l'ensemble, une source jaillissant au pied de l'établissement est réputée avoir des vertus miraculeuses. Au début du XVIII° siècle le prieuré est sur le point de tomber en ruines. Le prieur Dom HERB fait reconstruire l'ensemble qui est consacré le 31 août 1724 par le prieur ANSELME. Entre 1744 et 1766 Dom Placide SCHWEIGHAUSER meuble l'église et fait installer un orgue dû au facteur Jean-André SILBERMANN. 

Le prieuré est classé Monument Historique le 18 octobre 1994.


ÉTAT ACTUEL

Le Prieuré est devenu un presbytère. L'étonnante église aux clochers en oignons est fort bien entretenue.

ACCÈS

Les accès à l'église, la chapelle du haut et la source sont bien indiqués. 


VUES DU SITE



Vue aérienne. A gauche, la chapelle, à droite le prieuré
(collection particulière)  



La chapelle du Haut


Ruelle du village


L'église


Parvis de l'église


Le prieuré-presbytère



Linteau de la porte du prieuré


Intérieur de l'église


La source "miraculeuse"


La source et le ruisseau


Le clochers

dimanche 20 août 2017

''CHÂTEAU'' DES SARRAZINS

LE ''CHÂTEAU'' DES SARRAZINS (88):

OPPIDUM CELTIQUE

SITUATION

L'oppidum dit "château des SARRAZINS" se trouve sur la commune d'ETIVAL-CLAIREFONTAINE. Il occupe le sommet de la tête de REPY à 492 d'altitude et englobe l'ensemble rocheux constitué par les roches de la PIERRE D'APPEL et de la POÊLE.


HISTOIRE

Au cours des années 1960, un projet d'implantation d'une antenne relais de télévision entraîne un chantier de fouilles archéologiques sur l'emplacement retenu pour les travaux. L'endroit nommé CAMP DES SUÉDOIS ou CHÂTEAU DES SARRASINS avait déjà fait l'objet de fouilles au XIX° siècle. Un important oppidum comprenant les vestiges de 37 constructions est mis à jour. Les sondages dureront de 1967 à 1969 pour aboutir au classement du lieu au titre des Monuments Historiques le 24 octobre 1969.

Pendant du camp celtique de LA BURE - voir ce nom, qui lui occupe la rive opposée de la Meurthe,  le site de la côte de REPY révèle une occupation humaine remontant à l'an 2000 avant J.C. L'oppidum Leuque aurait été édifié vers 250 avant J.C. Les lieux ont été désertés aux alentours de l'an 15 avant J.C, sans doute détruits par les armées de l'empereur AUGUSTE en lutte contre les Germains. L'endroit revivra entre les années 150 et 230 comme l'ont prouvé des restaurations du système de défense datées de cette époque. Un cimetière païen datant des VI° ou VII° siècle a été découvert. Certains historiens pensent qu'une construction défensive a été aménagée au haut Moyen-Âge d'où la dénomination de "château". Au XIII° siècle, une ferme occupait encore le sommet de la tête de REPY.

Les fouilles ont permis d'établir que le site possédait des maisons dont les tailles maximum étaient de 15 mètres sur 6. Il y avait plusieurs sites métallurgiques sur lesquels on a découvert des scories et de nombreux objets de fer; il y avait aussi comme à LA BURE plusieurs lieux dédiés aux pratiques religieuses comme le BECHOT DES OISEAUX au sommet de la roche de la Poêle qui est une vaste cupule de 80 centimètres de diamètre.


ETAT ACTUEL

Des vestiges de murailles sont visibles sur la Pierre d'Appel. Le site s'étend sur 2,5 hectares mais les vestiges sont plus que discrets car la végétation a repris ses droits et il faut deviner l'emplacement des remparts et des fossés. Depuis la pierre d'Appel qui est un impressionnant ensemble minéral, la vue vers les vallées de la MEURTHE et du RABODEAU est unique. 

ACCÈS

A ETIVAL-CLAIREFONTAINE, passer devant l'abbaye , traverser le pont de LA VALDANGE et emprunter l'étroite rue qui s'embranche après ce pont. Après les dernières maisons stationner le véhicule au premier embranchement forestier. Un sentier mène au site en 40 minutes de forte montée.


VUES DU SITE



Croquis du site


La côte de REPY et la PIERRE d'APPEL


Sous les roches


Arrivée sur le site




Les roches


Le plateau rocheux



La "tour"


Mur antique


Roche de la POÊLE et le BECHOT DES OISEAUX
(Béchot en vosgien veut dire verre à boire ou bol)


Gros plan sur le "béchot"


Le rocher observatoire


Les fossés


Emplacement d'un chantier de fouilles


Les fouilles en 1971


Près des remparts en 1971


Traversons la passerelle pour jouir du panorama


Vallée de la Meurthe. Au second plan on voit
les papeteries de CLAIREFONTAINE


La vallée du Rabobeau et MOYENMOUTIER


Le château de la HAUTE-PIERRE ( voir ce nom)


L'abbaye de MOYENMOUTIER (voir ce nom)



L'abbaye d'ETIVAL (voir ce nom)


Vers SAINT-DIE et le HOHNECK


Hameau de SAINT-BLAISE et RAON-L'ETAPE

jeudi 17 août 2017

CHÂTEAUX DE FRIBOURG

LES CHÂTEAUX DE FRIBOURG (57):

A L'ORIGINE, UN CHÂTEAU ÉPISCOPAL

SITUATION

Les châteaux de FRIBOURG se trouvent sur la commune de même nom autrefois nommée FRIBOURG-L’ÉVÊQUE. L'un dominait une colline à 257 mètres d'altitude, l'autre se trouve face à la mairie à 238 mètres d'altitude environ.


LE CHÂTEAU DE TALBOURG

HISTOIRE

Ce château voit le jour en 1340. Sa construction est décidée par l'évêque de METZ Pierre de BAUFFREMONT. Son constructeur ne visitera jamais la forteresse qu'il a fait ériger. Le village situé aux pieds du château sera lui aussi fortifier. Chargé de défendre la route menant aux salines de MARSAL (voir ce nom), la place fut plusieurs fois au centre des conflits et l'objet de destructions et de reconstruction. Bien qu'abandonné, le château servait de refuge aux populations lors des razzias des armées messines. Pourtant en 1747 l’évêque Claude SAINT-SIMON ordonne la destruction complète de la place qui fut rasée jusqu'à la dernière pierre. 


                              VUES DU SITE


Vue aérienne  ( Géoportail) - Motte du TALBOURG 'étoile rouge) et nouveau
château (étoile bleue) .




La motte du TALBOURG




LE CHÂTEAU DE FRIBOURG

Il voit le jour au cours du XVII° siècle et sera la demeure de la famille PUISOT DE STOCK. Il sera élevé en contrebas des ruines du TALBOURG encore existantes lors de sa naissance. Toujours habité, le monument a été transformé en exploitation agricole.


ACCÈS

Je n'ai pu accéder au site du TALBOURG, quant au second château, c'est une propriété privée qui ne se visite pas. 


VUES DU SITE



Vue générale


Le château


Tour d'angle de l'enceinte

lundi 14 août 2017

CHÂTEAU DE BOUVRON

LE CHÂTEAU DE BOUVRON (54):

POSSESSION DES ÉVÊQUES DE TOUL

SITUATION

Le château de BOUVRON se trouve sur la commune de même nom. Il se trouve à l'est du village, à 225 mètres d'altitude . 


HISTOIRE

S'il existe à l'ouest du village un site nommé "LA MOTTE", rien ne prouve que cet endroit fut celui d'un château-fort.

Le château, situé dans la localité existait avant le XIII° siècle. C'est une possession des évêques de TOUL qui apparaît historiquement en 1215 lorsque l'évêque Renaud DE SENLIS s'allia au duc de BAR contre des bandes d'Aventuriers qui écumaient la région. Des garnisons relativement importantes furent stationnées dans les châteaux de BOUVRON et de LIVERDUN - voir ce nom. Le duc de lorraine THIEBAUT 1er en pris ombrage. Il assiégea BOUVRON qui sera détruit.

Le château fut relevé et inféodé par la duc de BAR à Henri DE CHERISEY en 1323, puis à Isabelle épouse du précédent en 1334 sous suzeraineté du comte de BAR EDOUARD 1er. A la fin du XIV° siècle, le château échoit à la famille DE BAILLIVY. BOUVRON est redevenu fief de l'évêché de TOUL après un arrêt de la collégiale SAINT-GENGOULT de cette même ville. Le 21 septembre 1581 la seigneurie passe à la famille DE CABAR qui la conserveront jusqu'à la révolution. Le château sera vendu comme bien de la nation et transformé en ferme, usage qu'il conservait encore récemment. Entièrement restauré, le château reste une propriété privée qui ne se visite pas. 

ÉTAT ACTUEL

Le château présente un plan rectangulaire d'environ 90 m2. Deux tours de flanquement subsistent, ainsi que la porte principale ouvrant sur la basse-cour.

ACCÈS

Le château se trouve près de l'entrée ouest du village. 


VUES DU SITE



Vue aérienne  ( Géoportail) - position du château (voir l'étoile rouge).



Vue générale


La porte et la basse-cour


Goulotte et canonnière


Tour Sud


Côté Ouest