jeudi 1 septembre 2016

CHÂTEAU DE FRANKENBOURG

LE CHÂTEAU DE FRANKENBOURG (67) :





SIÈGE DU COMTE-BAN




SITUATION



Le château de FRANKENBOURG se trouve sur la commune de LA VANCELLE (67) au sommet d'une montagne séparent les vallées de SAINTE-MARIE-AUX-MINES et de VILLE qui culmine à 715 mètres d’altitude.




HISTOIRE



La seigneurie du Comté-Ban est une terre francophone en pays de culture germanique. Le site du château est occupé depuis l'époque néolithique comme en témoigne l'enceinte protohistorique et les menhirs jumeaux dans la bassecour du château. Celui-ci semble avoir vu le jour dès le X° siècle bien qu'il n'est cité qu'en 1105. La dynastie des FRANKENBOURG apparaît en 1123 avec Conrad. En 1130 le château est tenu par Sigebert III de FRANKENBOURG, comte de SARREBRÜCK dit ALSATIA. Celui-ci est sans doute le constructeur du château actuel. En 1185 Sigebert prend le nom de DE WERDE. L'empereur HENRI IV nomme Sigebert Landgrave de Basse-Alsace et par ce fait il représente l'autorité impériale dans la région. Malheureusement, il ne pourra jamais exercer aucun pouvoir sur les nobles locaux qui n'en font qu'à leur guise et qui se moquent de l'autorité du landgrave. Cette fonction héréditaire sera exercée par les DE WERDE avec plus ou moins de bonheur. Les guerres privées entre seigneurs, la peste qui déciment les populations sapent à la fois l'autorité et les revenus des landgraves. A la fin du XIV° siècle, pour subvenir à leurs besoins les DE WERDE sont contraint de vendre de grands domaines aux nobles de LICHTENBERG. En 1332 Ulrich de WERDE épouse Suzanne de LICHTENBERG qui, pour héritier auront un enfant débile prénommé Jean. C'est à ce dernier qu'échoit le domaine. Le château doit être engagé aux sires de MULHENHEIM. C'est ainsi que le Landgraviat échoue aux mains de l'évêque de STRASBOURG Bertold de TECK. Suite à un arrangement Jean de WERDE restera châtelain. Les comtes d'OETTINGEN reçoivent la charge de landgraves. Les DE WERDE s'éteignent en 1351.



                                       
                                         Les landgraves DE WERDE


Le 25 janvier 1359 l'évêque de STRASBOURG Jean de HEDENBERGITE achète l'inféodation du FRANKENBOURG qui devient alors un château épiscopal. Le duc de Lorraine JEAN 1er n'apprécie nullement le fait que le château autrefois propriété des DE WERDE qui sont vassaux lorrains par leurs châteaux de FORBACH et de RECHICOURT (57) - voir ces noms ; soit vendu par les  OETTINGEN sans avoir demandé l'accord de NANCY. Aussitôt Jean 1er inféode le château à Bourcard de FENETRANGE. Un arbitrage impérial tranche au profit de l'évêque. En 1393 le château est engagé au comte Jean de LINANGE. En 1411 le FRANKENBOURG et le COMTE BAN sont vendus par l'évêque Guillaume de DIEST à Bourcard de LUTZELSTEIN.



En 1445 un concile se réunit à FRANCFORT afin de statuer sur le sort de l'antipape FELIX V. Parmi les participants se trouve Louis ALLEMAN archevêque d'ARLES (30). Guillaume de LUTZELSTEIN commande une horde de 150 ribauds qui attaquent le prélat et sa suite emportant son butin au FRANKENBOURG. Les voyageurs d'abord fait prisonniers sont relâchés. L'acte était commandité par l'évêque de STRASBOURG qui alloua une récompense de 2000 florins à GUILLAUME de LUTZELSTEIN pour le récompenser. C'est avec cet argent que le château va être modernisé en 1447. Les travaux dureront deux ans. Vers 1450, châteaux et terres sont cédées à Jean d' HUTTENHEIM de RAMSTEIN et Claus BOCK. Ceux-ci rétrocèdent la forteresse à Jacob de HOHENSTEIN qui le conserve jusqu'en 1489. A cette date le Grand-Chapitre de STRASBOURG rachète l'engagère. C'est ainsi que le FRANKENBOURG va devenir une prison. La porte basse du donjon date de cette époque. De grand travaux sont effectués en 1518. En 1631 la place abrite une forte garnison chargée de garder le trésor du Grand-Chapitre qui y est entreposé pour tenter de le soustraire à l'avidité suédoise. Pour la même raison le 12 juin 1632 le dit trésor est évacué vers l'abbaye de SAINT-DIE (88). Dans la précipitation, on abandonne le château en toute hâte. Les troupes de Gustave HORN viennent d'investir le château voisin d'ORTENBERG (vois ce nom).

A l'arrivée des Suédois dans la place, il n'y a plus rien, un incendie est allumé.



Le château sera habité par une garnison du Grand-Chapitre jusqu'en 1682 quand la foudre s'abat sur la place qu'elle réduit en cendres. En 1798 les ruines sont vendues comme bien de la nation et sans doute exploitées comme carrière de pierre.



Le château est classé monument Historique en 1898 par les autorités allemandes.





ÉTAT ACTUEL



Les ruines ont récemment fait l'objet d'une campagne de restauration. Du château subsiste une vaste basse-cour, un donjon circulaire tronqué, une tour de flanquement carrée, un bastion d'artillerie présentant des embrasures à redans, un puits et de hautes murailles.



ACCÈS



Il n'est pas des plus aisé. A LA VANCELLE, il faut stationner le véhicule sur la place du village et retourner à pied vers l'Est de l’agglomération. Monter la rue dite « HIMMEL SLEITER » jusqu'à l'orée de la foret. Suivre ensuite le chemin forestier de droite interdit à la circulation, qui, après une rude montée vous mènera au château. Compter une heure trente de marche.





VUES DU SITE




Le château vu du HAUT-KOENIGSBOURG




 Plan du château (collection personnelle)



 Reconstitution (collection personnelle)



Les deux menhirs et la basse-cour



Les fossés Sud-Ouest



Côté Ouest


Extrémité Sud


La barbacane




Extrémité Nord



Côté Est




Extrémité et tour Sud




Le bastion d'artillerie

  
 Embrasure à redans




Entrée des parties hautes




Trois corbeaux




La cour intérieure en 1979

 

 
 La cour en 2016




La tour Sud



Le puits
 


 Intérieur de la tour d'artillerie
 

 

 Le donjon


 Meurtrière


 La cour sens Nord-Sud


Panorama coté Val de Villé



 
Vers LA VANCELLE et chemin d’accès au château

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