LE
CHÂTEAU DE FRANKENBOURG (67) :
SIÈGE DU COMTE-BAN
SITUATION
Le château de FRANKENBOURG se
trouve sur la commune de LA VANCELLE (67) au sommet d'une montagne
séparent les vallées de SAINTE-MARIE-AUX-MINES et de VILLE qui
culmine à 715 mètres d’altitude.
HISTOIRE
La seigneurie du Comté-Ban est
une terre francophone en pays de culture germanique. Le site du
château est occupé depuis l'époque néolithique comme en témoigne
l'enceinte protohistorique et les menhirs jumeaux dans la bassecour
du château. Celui-ci semble avoir vu le jour dès le X° siècle
bien qu'il n'est cité qu'en 1105. La dynastie des FRANKENBOURG
apparaît en 1123 avec Conrad. En 1130 le château est tenu par
Sigebert III de FRANKENBOURG, comte de SARREBRÜCK dit ALSATIA.
Celui-ci est sans doute le constructeur du château actuel. En 1185
Sigebert prend le nom de DE WERDE. L'empereur HENRI IV nomme Sigebert Landgrave de
Basse-Alsace et par ce fait il représente l'autorité impériale
dans la région. Malheureusement, il ne pourra jamais exercer aucun
pouvoir sur les nobles locaux qui n'en font qu'à leur guise et qui se
moquent de l'autorité du landgrave. Cette fonction héréditaire
sera exercée par les DE WERDE avec plus ou moins de bonheur. Les
guerres privées entre seigneurs, la peste qui déciment les
populations sapent à la fois l'autorité et les
revenus des landgraves. A la fin du XIV° siècle, pour subvenir à
leurs besoins les DE WERDE sont contraint de vendre de grands
domaines aux nobles de LICHTENBERG. En 1332 Ulrich de WERDE épouse
Suzanne de LICHTENBERG qui, pour héritier auront un enfant débile
prénommé Jean. C'est à ce dernier qu'échoit le domaine. Le
château doit être engagé aux sires de MULHENHEIM. C'est ainsi que
le Landgraviat échoue aux mains de l'évêque de STRASBOURG Bertold
de TECK. Suite à un arrangement Jean de WERDE restera châtelain.
Les comtes d'OETTINGEN reçoivent la charge de landgraves. Les DE
WERDE s'éteignent en 1351.
Les landgraves DE WERDE
Le 25 janvier 1359
l'évêque de STRASBOURG Jean de HEDENBERGITE achète l'inféodation
du FRANKENBOURG qui devient alors un château épiscopal. Le duc de
Lorraine JEAN 1er n'apprécie nullement le fait que le château
autrefois propriété des DE WERDE qui sont vassaux lorrains par leurs châteaux de FORBACH et de RECHICOURT (57) - voir ces noms ; soit vendu par
les OETTINGEN sans avoir demandé l'accord de NANCY. Aussitôt Jean 1er
inféode le château à Bourcard de FENETRANGE. Un arbitrage impérial
tranche au profit de l'évêque. En 1393 le château est engagé au
comte Jean de LINANGE. En 1411 le FRANKENBOURG et le COMTE BAN
sont vendus par l'évêque Guillaume de DIEST à Bourcard de
LUTZELSTEIN.
En 1445 un concile se réunit à
FRANCFORT afin de statuer sur le sort de l'antipape FELIX V. Parmi
les participants se trouve Louis ALLEMAN archevêque d'ARLES (30).
Guillaume de LUTZELSTEIN commande une horde de 150 ribauds qui
attaquent le prélat et sa suite emportant son butin au FRANKENBOURG.
Les voyageurs d'abord fait prisonniers sont relâchés. L'acte était
commandité par l'évêque de STRASBOURG qui alloua une récompense
de 2000 florins à GUILLAUME de LUTZELSTEIN pour le récompenser.
C'est avec cet argent que le château va être modernisé en 1447.
Les travaux dureront deux ans. Vers 1450, châteaux et terres sont
cédées à Jean d' HUTTENHEIM de RAMSTEIN et Claus BOCK. Ceux-ci
rétrocèdent la forteresse à Jacob de HOHENSTEIN qui le conserve
jusqu'en 1489. A cette date le Grand-Chapitre de STRASBOURG rachète
l'engagère. C'est ainsi que le FRANKENBOURG va devenir une prison.
La porte basse du donjon date de cette époque. De grand travaux sont
effectués en 1518. En 1631 la place abrite une forte garnison
chargée de garder le trésor du Grand-Chapitre qui y est entreposé
pour tenter de le soustraire à l'avidité suédoise. Pour la même
raison le 12 juin 1632 le dit trésor est évacué vers l'abbaye de
SAINT-DIE (88). Dans la précipitation, on abandonne le château en
toute hâte. Les troupes de Gustave HORN viennent d'investir le
château voisin d'ORTENBERG (vois ce nom).
A l'arrivée des Suédois dans
la place, il n'y a plus rien, un incendie est allumé.
Le château sera habité par une
garnison du Grand-Chapitre jusqu'en 1682 quand la foudre s'abat sur
la place qu'elle réduit en cendres. En 1798 les ruines sont
vendues comme bien de la nation et sans doute exploitées comme
carrière de pierre.
Le château est classé monument
Historique en 1898 par les autorités allemandes.
ÉTAT ACTUEL
Les ruines ont récemment fait
l'objet d'une campagne de restauration. Du château subsiste une
vaste basse-cour, un donjon circulaire tronqué, une tour de
flanquement carrée, un bastion d'artillerie présentant des
embrasures à redans, un puits et de hautes murailles.
ACCÈS
Il n'est pas des plus aisé. A
LA VANCELLE, il faut stationner le véhicule sur la place du village
et retourner à pied vers l'Est de l’agglomération. Monter la rue
dite « HIMMEL SLEITER » jusqu'à l'orée de la foret.
Suivre ensuite le chemin forestier de droite interdit à la
circulation, qui, après une rude montée vous mènera au château.
Compter une heure trente de marche.
VUES
DU SITE
Le château vu du HAUT-KOENIGSBOURG
Plan du château (collection personnelle)
Reconstitution (collection personnelle)
Les deux menhirs et la basse-cour
Les fossés Sud-Ouest
Côté Ouest
Extrémité Sud
Plan du château (collection personnelle)
Reconstitution (collection personnelle)
Les deux menhirs et la basse-cour
Les fossés Sud-Ouest
Côté Ouest
Extrémité Sud
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