L'EGLISE SAINT-ETIENNE DE SAINT-MIHIEL (55):
ELLE ABRITE LE CHEF D’ŒUVRE DE LIGIER-RICHIER
SITUATION
L'église SAINT-ETIENNE se trouve à l'Est du centre-ville de SAINT-MIHIEL. Il ne faut pas confondre cette église avec l'abbatiale SAINT-MICHEL.
HISTOIRE
SAINT-ETIENNE fut jusqu'en 1791 la seule église paroissiale de la ville de SAINT-MIHIEL. Son origine remonte à l'an 709 quand elle est fondée par le comte austrasien WULFOAD. Elle est consacrée à Saint-Etienne en 1094.
SAINT-MIHIEL est alors une cité importante du comté de BAR. Elle dispose d'une abbaye (SAINT-MICHEL) et d'un château-fort. Une cour de justice est établie dans le chef-lieu du bailliage dit DES CENTS JOURS.
Entre 1503 et 1545 l'église est modifiée grâce à un don du duc de lorraine ANTOINE LE BON.
Durant la révolution l'exercice du culte fut interdit jusqu'en 1802. Le clocher du XII° siècle menaçait ruine mais les travaux de restauration ne débutèrent qu'en 1823, supprimant en même temps la presque totalité de l'édifice d'origine. C'est à cette reconstruction que l'on doit l'aspect actuel de l'édifice.
Entre 1914 et 1918 l'église fut convertie en temple protestant par les occupants allemands.
L'église est classée Monument Historique en 1907.
LE SÉPULCRE
C'est au XVI° siècle que fut installé dans la nef de l'édifice le
chef d’œuvre du sculpteur meusien de la renaissance LIGIER-RICHIER.
Les treize personnages du tableau représentés à grandeur nature ont été
proposés au classement au titre des Monuments historiques dès 1840, mais n'ont été retenus qu'en 1862. Durant la Révolution les sculptures ont été cachés sous du foin mais l'humidité accumulée allait les endommager...
En 1914 un obus tomba sur l'église. le sépulcre fut recouvert de terre pour le protéger des dégâts de la guerre et des spoliations éventuelles de l'ennemi. La sculpture a fait l'objet de l'émission d'un timbre-poste français en 1988.
Cet artiste majeur lorrain qui est à la sculpture de que Claude GELÉE est à la peinture et Jacques CALLOT à la gravure, est né vers l'an 1500 à SAINT-MIHIEL.
Le duc ANTOINE LE BON prend le sculpteur à son service. C'est à cette époque qu'il réalise la majeure partie de ses œuvres aujourd'hui visibles en plusieurs lieux de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle. Parmi ces œuvres, le squelette de BAR-LE-DUC (voir ce nom). A cette même époque, LIGIER-RICHIER devient syndic de la ville de SAINT-MIHIEL.
Sous le règne du duc CHARLES III, LIGIER-RICHIER se convertit au protestantisme et adresse une pétition au monarque afin d'obtenir la liberté du culte. CHARLES III, beau-frère du roi de France HENRI II est un redoutable adversaire de la Réforme. Il rejette la supplique. LIGIER-RICHIER doit fuir la Lorraine en 1543 pour Genève (CH), ville où il meurt en 1567.
ÉTAT ACTUEL
L'église est en bon état. Le sépulcre a récemment été restauré. Il est visible dans une chapelle latérale de l'église, protégé derrière une forte grille.
ACCÈS
A SAINT-MIHIEL suivre la direction TOUL puis le fléchage "Sépulcre". Il n'y a pas de difficulté pour se stationner devant l'église.
VUES DU SITE
L'église d'origine (collection particulière)
L'église actuelle
Le chœur
Chapelle du sépulcre
Les sculptures vues de droite à gauche