lundi 13 octobre 2014

LES CHÂTEAUX DE FERRETTE (VIEUX ET NOUVEAU CHÂTEAU)

LES CHÂTEAUX DE FERRETTE (68) :


FIEF D'UNE FAMILLE DESCENDANTE DES COMTES DE BAR


SITUATION


Le château de FERRETTE se trouve sur la commune du même nom, elle domine la localité à 612 mètres d'altitude, dans le Jura Alsacien.


HISTOIRE


Au tout début du XII° siècle (1103), le comte THIERRY II de BAR habite dans son château de MOUSSON (54). Il a épousé Ermantrude de BOURGOGNE qui lui donnera sept enfants. Le second fils, Frédéric est comte de MONTBELIARD. Il recevra les terres situées à l'est de cette ville : le Sundgau alsacien. A cette époque, la région est déserte et inculte et la légende d'un château fondé à FERRETTE par un certain RAPATON est sans fondement.

THIERRY élèvera de nombreux châteaux sur ces terres dont MONTORI ( 68/90) et ROUGEMONT (90) mais aussi FERRETTE dont l'existence est attestée en 1125. Frédéric, qui se fera appeler Frédéric Ier de FERRETTE est certainement le constructeur de la forteresse. Pour asseoir son autorité il édifie une ceinture de fortifications autour de sa résidence : BLOCHMONT,  LIEBENSTEIN (voir ces noms). Au XII° siècle, les FERRETTE sont en lutte ouverte avec les ducs de Bourgogne et en 1197 ULRICH Ier de FERRETTE est assassiné par OTHON de BOURGOGNE. Parallèlement le frère d'ULRICH, FREDERIC II est vaincu lors des combats. S'en est terminé de l'ambition des FERRETTE qui briguaient l'héritage des DABO-EGUISHEIM. L'évêque de Bâle en profite pour annexer le comté. En représailles, LOUIS de FERRETTE dit LE FURIEUX ravage la région Suisse de LUCELLE. L’évêque est fait prisonnier à ALTKIRCH et doit renoncer contre sa liberté au dit comté. A peine libéré le prélat se plaint à l'empereur et au pape. La sentence tombe le 31 décembre 1232 et Frédéric II est condamné à la peine dite de "l'HARNECAGE" ou peine du harnais, porteur du harnais de l'infamie, il devra faire amende honorable et  restituer les terres indignement prises sous peine d'excommunication et d'interdit. Enfin, une amende laissée à la discrétion de l'évêque de Bâle met définitivement fin au conflit. En 1233 vers Pâques, ULRICH va assassiner son père et laisser condamner LOUIS LE FURIEUX son frère pour ce crime. ULRICH se placera sous la protection de l’évêque de Bâle et n'avouera son forfait que sur son lit de mort le 31 janvier 1275. Il laissait six enfants dont l'héritier THIEBAUT. A la mort de celui-ci en 1310, les finances du comtés étaient à zéro. Son fils ULRICH II avait obtenu du pape JEAN XXII le droit de quenouille pour sa fille JOHANNE. Elle épousera Albert de HABSBOURG. La Maison d'AUTRICHE devenait maîtresse de FERRETTE à la mort de JOHANNE.



Les comtes de FERRETTE (collection personnelle)


Au XV° siècle, le comté est gouverné par les sires de MORIMONT (voir ce nom). Pierre de MORIMONT dirige une troupe d'Armagnacs qui s'installent au château de FERRETTE. Les nouveaux occupants résisteront à un siège mené par les Bâlois en 1445. C'est en 1503 qu'est décidé l'érection du château bas adapté à l'artillerie moderne. Le château est alors engagé aux FUGGER D'AUGSBOURG qui en 1575 vont améliorer le système de défense de la place. 

En 1633, le château est pris par les troupes Suédoises commandées par le baron d'ERLACH. Les soudards se livrent à des exactions sur les populations qui se révoltent, envahissent la place et assassinent le baron. En représailles, un "millier" de paysans furent pendus le long de route de BLOTZHEIM à BÂLE. Chaque condamné devait attacher et suspendre son suivant avant de l'être lui-même par son voisin ; le dernier survivant a été fusillé. En même temps, le château et la cité de FERRETTE font l'objet de bombardements, le château supérieur est rasé.

Le château inférieur lui demeure habitable et en 1639, il est occupé par les Français. LOUIS XIV en fait don au cardinal de MAZARIN. Armand-Charles duc de MAZARIN demeure sur place jusqu'en 1667, laissant sa place à un bailli. La forteresse passa par héritage aux ducs de VALENTINOIS, puis aux GRIMALDI de MONACO qui portent encore de nos jours le titre de comtes de FERRETTE. Les 23 et 24 juillet 1789 le château abandonné est occupé et incendié par la populace. La forteresse ne sera plus relevée. Les propriétaires suivants seront les familles VOGELWEITH et ZUBER. En 2011 il change de mains mais demeure une propriété privée.

Les ruines sont classées Monument Historique en 1842.

ÉTAT ACTUEL

Les ruines font l'objet de restauration continues depuis plus de trente ans. Le château inférieur a été bien restauré . Le château supérieur est actuellement en chantier, une plateforme permet de s'élever au niveau des restes du donjon. Le château est construit en pierres calcaires et certaines parties le sont en briques, un matériau que l'on ne rencontre nulle part ailleurs dans la région pour un château fort.

ACCÈS

Laisser le véhicule à proximité de l'école et monter à pieds par l'accès balisé vers le château


VUES DU SITE



Plan du château (collection personnelle)




Vue générale en 1976




Les rempart du nouveau château en 1976




Le vieux château en 1976




Le palais du vieux château en 1976




Le vieux château en 2014




Le vieux château vu du village




Entrée de la forteresse




Entrée du nouveau château en 1976




même lieu en 2014, la porte a été reconstituée




fortification du nouveau château




courtine extérieure




tour de flanquement




restes de la chapelle




cour intérieure du nouveau château




Intérieur du rempart Est




Vers le vieux château




Entrée du vieux château




Le donjon




Cour intérieure du vieux château




Les communs




Le palais




bâtiments du vieux château




chantier de restauration




l'estrade du donjon




Vue du donjon: le nouveau château et au loin, la localité de VIEUX-FERRETTE.

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