Nicolas
REMY LE CHASSEUR DE SORCIERS LORRAINS :
IL
ENVERRA ENVIRON 3000 VICTIMES AU BÛCHER
Ce
qui constitue le record absolu de condamnation pour fait de
sorcellerie en Europe durant cette période mouvementée du XVI°
siècle.
BIOGRAPHIE
Nous
sommes sous le règne du duc CHARLES III, celui dont le règne fut
parmi les plus brillants pour le duché de Lorraine. Ce fut aussi
une période qui allait faire de la Lorraine le champion d’Europe
des procès en sorcellerie et des condamnations au bûcher.
Armes de Nicolas REMY
Nicolas
REMY naquit à CHARMES (88) vers 1530. Il est le neveux de François
MITTAT qui est lieutenant général du Bailliage des Vosges. Celui- ci
quitte son office le 15 mars 1570. REMY a 40 ans. Il a fait ses
études à ORLEANS, est licencié en droit et enseigne la
jurisprudence et la littérature. Il reprend la charge de son oncle
et réside à MIRECOURT, siège du bailliage. Le 4 novembre 1575 le
duc CHARLES III l’appelle à sa cour en qualité de secrétaire
ordinaire et en 1576 il devient membre du tribunal des échevins de
NANCY. Ce tribunal a compétence sur l’étendue de la prévôté de
NANCY pour les causes criminelles. Les cas de sorcellerie étaient
donc soumis à ce tribunal. Les jugements étaient sans appel et le quantum des peines prononcées allait jusqu’à la peine de mort. Les
cas jugés par les tribunaux communaux furent progressivement
contrôlés par NANCY car aucun des juges qui composaient ces
juridictions n’étaient professionnels et beaucoup ne savait ni
lire ni écrire…
Nicolas REMY
La
territorialité du tribunal des Echevins de NANCY comprenait donc les
terres d’EPINAL, SAINT-DIE, REMIREMONT, le comté de VAUDEMONT et d'HAROUE. Le Barrois avait ses propres règles juridiques.
Durant
quinze ans, de 1576 à 1591 Nicolas REMY siégera à NANCY est sera saisi de tous les procès en sorcellerie de lorraine, soit
directement, soit pour avis pour les condamnations prononcées par les
tribunaux locaux. Il acquit ainsi une grande compétence en la
matière et réuni son expérience dans un traité qui allait faire
autorité en la matière : La Démonolatrie.
Exemplaire de LA DEMONOLATRIE
Cet
ouvrage deviendra rapidement la « bible » du chasseur de
sorcière
En
quinze ans, Nicolas Rémy a envoyé environ 900 victimes au bûcher
non compris les exécutions du Barrois et des trois évêchés qui
étaient terre française. On estime à 80 % le taux de
sorcières par rapport aux sorciers. Quand on sait que le duché de
Lorraine était peu peuplé on s’aperçoit que l’œuvre de ce
personnage fut particulièrement dévastatrice.
En
récompense pour son zèle, le duc CHARLES III anoblit Nicolas REMY
le 9 avril 1583. Le 24 août 1591 REMY commande toute la justice
lorraine. Il est nommé procureur général en remplacement de
Georges MAINBOURG. Il a désormais compétence sur les trois
bailliages de Lorraine : Les Vosges, l’Allemagne et Nancy. Il
fait office de ministère public au tribunal des échevins, à la
Chambre des Comptes et aux assises des bailliage. Il inspecte
fréquemment ses subordonnés pour veiller à application la loi
avec toute la sévérité requise. Une nouvelle édition de la
Démonolatrie est imprimée. REMY exerça sa charge de procureur
général entre 1591 et 1606. Durant ses loisir, le chasseur de
sorcières était poète et écrivain tant en latin qu’en français.
Durant son temps libre, il relisait les procès et les aveux obtenus
sous la torture et les transposait en vers latins et en fit un
recueil paru à LYON en 1595 puis à COLOGNE et à FRANCFORT. CHARLES
III fit l’éloge de cet ouvrage dédié au cardinal Charles de
Guise évêque de METZ et de STRASBOURG et futur primat de
Lorraine. Il écrivit aussi un traité sur la coutume de Lorraine,
puis un ouvrage sur la vie de RENE II en 1596. En 1594 REMY prend
possession de la ville de MARSAL – voir ce nom, que le roi de
France HENRY IV vient de restituer aux lorrains. Le 26 août 1599
Claude REMY, fils de Nicolas succéda à son père, mais ce dernier
conserva son activité. En 1606, à 72 ans, Nicolas REMY pris sa
retraite et se retira à CHARMES où il s’éteindra en avril 1612.
On estime le nombre des victimes envoyées au bûcher par ce personnage entre 2000 et 3000 pour l’ensemble de sa carrière .
Prison de LA CRAFFE à NANCY où
étaient questionnés les suspects
LA
CHASSE AUX SORCIÈRES
GUENOCHE,
c’est
le mot lorrain qui désigne une sorcière. C’est
le mal du XVI° siècle. Les sorciers sont partout, une tempête qui
ravage les récoltes, un cheptel qui tombe malade, un enfant mort-né, un incendie, tout est de la faute des sorciers. On dénonce et
on encourage à dénoncer ceux qui sont censés avoir passé un pacte
avec Maître PERSIN ( le diable). Le processus est toujours le même,
suite à une dénonciation on vient arrêter le suspect, presque
toujours une femme souvent laide ou trop belle, trop riche, étrangère
au village etc..
L’instruction
consiste à rechercher le point du corps de la prévenue qui
est insensible à la douleur afin d’identifier l’endroit de la marque
diabolique. Ensuite la victime est soumise à la question qui en
Lorraine se limite à deux supplices exclusivement : Les
grésillons qui consiste à appliquer des étaux métalliques sur le
doigts des victimes et les tortillons qui sont des cordes
passés aux membres et serrées avec un garrot. Les aveux recueillis
tendent bien sûr à obliger les patients à dénoncer d’autres
sorciers. Là on dénonce souvent ses voisins, sa famille et, le cas
en arrivé, ses bourreaux et ses juges. Ensuite, c’est la
condamnation au bûcher...
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