lundi 11 mars 2019

Nicolas REMY LE CHASSEUR DE SORCIERS LORRAINS


Nicolas REMY LE CHASSEUR DE SORCIERS LORRAINS  :



IL ENVERRA ENVIRON 3000 VICTIMES AU BÛCHER

Ce qui constitue le record absolu de condamnation pour fait de sorcellerie en Europe durant cette période mouvementée du XVI° siècle.


BIOGRAPHIE

Nous sommes sous le règne du duc CHARLES III, celui dont le règne fut parmi les plus brillants pour le duché de Lorraine. Ce fut aussi une période qui allait faire de la Lorraine le champion d’Europe des procès en sorcellerie et des condamnations au bûcher.


Armes de Nicolas REMY

Nicolas REMY naquit à CHARMES (88) vers 1530. Il est le neveux de François MITTAT qui est lieutenant général du Bailliage des Vosges. Celui- ci quitte son office le 15 mars 1570. REMY a 40 ans. Il a fait ses études à ORLEANS, est licencié en droit et enseigne la jurisprudence et la littérature. Il reprend la charge de son oncle et réside à MIRECOURT, siège du bailliage. Le 4 novembre 1575 le duc CHARLES III l’appelle à sa cour en qualité de secrétaire ordinaire et en 1576 il devient membre du tribunal des échevins de NANCY. Ce tribunal a compétence sur l’étendue de la prévôté de NANCY pour les causes criminelles. Les cas de sorcellerie étaient donc soumis à ce tribunal. Les jugements étaient sans appel et le quantum des peines prononcées allait jusqu’à la peine de mort. Les cas jugés par les tribunaux communaux furent progressivement contrôlés par NANCY car aucun des juges qui composaient ces juridictions n’étaient professionnels et beaucoup ne savait ni lire ni écrire…



Nicolas REMY


La territorialité du tribunal des Echevins de NANCY comprenait donc les terres d’EPINAL, SAINT-DIE, REMIREMONT, le comté de VAUDEMONT et d'HAROUE. Le Barrois avait ses propres règles juridiques.

Durant quinze ans, de 1576 à 1591 Nicolas REMY siégera à NANCY est sera saisi de tous les procès en sorcellerie de lorraine, soit directement, soit pour avis pour les condamnations prononcées par les tribunaux locaux. Il acquit ainsi une grande compétence en la matière et réuni son expérience dans un traité qui allait faire autorité en la matière : La Démonolatrie.


Exemplaire de LA DEMONOLATRIE


Cet ouvrage deviendra rapidement la « bible » du chasseur de sorcière

En quinze ans, Nicolas Rémy a envoyé environ 900 victimes au bûcher non compris les exécutions du Barrois et des trois évêchés qui étaient terre française. On estime à 80 % le taux de sorcières par rapport aux sorciers. Quand on sait que le duché de Lorraine était peu peuplé on s’aperçoit que l’œuvre de ce personnage fut particulièrement dévastatrice.

En récompense pour son zèle, le duc CHARLES III anoblit Nicolas REMY le 9 avril 1583. Le 24 août 1591 REMY commande toute la justice lorraine. Il est nommé procureur général en remplacement de Georges MAINBOURG. Il a désormais compétence sur les trois bailliages de Lorraine : Les Vosges, l’Allemagne et Nancy. Il fait office de ministère public au tribunal des échevins, à la Chambre des Comptes et aux assises des bailliage. Il inspecte fréquemment ses subordonnés pour veiller à application la loi avec toute la sévérité requise. Une nouvelle édition de la Démonolatrie est imprimée. REMY exerça sa charge de procureur général entre 1591 et 1606. Durant ses loisir, le chasseur de sorcières était poète et écrivain tant en latin qu’en français. Durant son temps libre, il relisait les procès et les aveux obtenus sous la torture et les transposait en vers latins et en fit un recueil paru à LYON en 1595 puis à COLOGNE et à FRANCFORT. CHARLES III fit l’éloge de cet ouvrage dédié au cardinal Charles de Guise évêque de METZ et de STRASBOURG et futur primat de Lorraine. Il écrivit aussi un traité sur la coutume de Lorraine, puis un ouvrage sur la vie de RENE II en 1596. En 1594 REMY prend possession de la ville de MARSAL – voir ce nom, que le roi de France HENRY IV vient de restituer aux lorrains. Le 26 août 1599 Claude REMY, fils de Nicolas succéda à son père, mais ce dernier conserva son activité. En 1606, à 72 ans, Nicolas REMY pris sa retraite et se retira à CHARMES où il s’éteindra en avril 1612. On estime le nombre des victimes envoyées au bûcher par ce personnage entre 2000 et 3000 pour l’ensemble de sa carrière  .




Prison de LA CRAFFE à NANCY où
étaient questionnés les suspects



LA CHASSE AUX SORCIÈRES

GUENOCHE, c’est le mot lorrain qui désigne une sorcière. C’est le mal du XVI° siècle. Les sorciers sont partout, une tempête qui ravage les récoltes, un cheptel qui tombe malade, un enfant mort-né, un incendie, tout est de la faute des sorciers. On dénonce et on encourage à dénoncer ceux qui sont censés avoir passé un pacte avec Maître PERSIN ( le diable). Le processus est toujours le même, suite à une dénonciation on vient arrêter le suspect, presque toujours une femme souvent laide ou trop belle, trop riche, étrangère au village etc..

L’instruction consiste à rechercher le point du corps de la prévenue qui est insensible à la douleur afin d’identifier l’endroit de la marque diabolique. Ensuite la victime est soumise à la question qui en Lorraine se limite à deux supplices exclusivement : Les grésillons qui consiste à appliquer des étaux métalliques sur le doigts des victimes et les tortillons qui sont des cordes passés aux membres et serrées avec un garrot. Les aveux recueillis tendent bien sûr à obliger les patients à dénoncer d’autres sorciers. Là on dénonce souvent ses voisins, sa famille et, le cas en arrivé, ses bourreaux et ses juges. Ensuite, c’est la condamnation au bûcher...





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