LES CHATEAUX D'ESTUPHIN DE HAUT-KOENIGSBOURG ET
D'OEDENBOURG (67):
TROIS CHÂTEAUX QUE L'ON CONFOND
Lorsqu'on évoque l'histoire du HAUT-KOENIGSBOURG, beaucoup se plaisent à confondre l'histoire de ce château à la durée de vie si courte, avec celles des châteaux d'ETUPHIN et de KOENIGSBERG dit OEDENBOURG qui est situé à deux pas de ce « pauvre » HAUT-KOENIGSBOURG, qui n'a connu qu'une existence effective que d'un peu plus d'un siècle...
Sa notoriété vient du fait que l'empereur d'Allemagne Guillaume II en fit une résidence impériale où d'ailleurs il ne vint pour ainsi dire jamais...
Tout sent le faux dans un Haut-Koenigsbourg dédié à la mégalomanie germanique.
Tout sent le faux dans un Haut-Koenigsbourg dédié à la mégalomanie germanique.
L'histoire de ces trois châteaux reste intimement liée et se trouve aujourd'hui confondue à tel point que comme on occulte la présence de l'OEDENBOURG aux visiteurs non avertis, on s'ingénie à attribuer au grand château une histoire qui n'est pas la sienne.
SITUATION
Ces châteaux sont situés sur la commune d'ORSCHWILLER (67) à 757 mètres d'altitude.
LE CHATEAU D'ESTUPHIN
UN CHÂTEAU LORRAIN
HISTOIRE
Château construit à l'emplacement de l'actuel
HAUT-KOENIGSBOURG au cours du XI° siècle par Frédéric de BUREN,
comte de Souabe et père de CONRAD empereur du Saint Empire Romain
Germanique sur une terre appartenant à l'abbaye française de SAINT-DENIS.
En 1147 le roi de France Louis VII, à la demande de l’abbé de Saint-Denis Othon de DEUIL intervient auprès de l'empereur, un HOHENSTAUFFEN, pour faire valoir les droits de l'abbaye sur le château d'ESTUPHIN. Louis VII sera débouté de sa demande. On sait qu'à cette époque le château possédait deux tours.
En 1147 le roi de France Louis VII, à la demande de l’abbé de Saint-Denis Othon de DEUIL intervient auprès de l'empereur, un HOHENSTAUFFEN, pour faire valoir les droits de l'abbaye sur le château d'ESTUPHIN. Louis VII sera débouté de sa demande. On sait qu'à cette époque le château possédait deux tours.
ESTUPHIN deviendra un château Lorrain servant à défendre les enclaves lorraines de SAINT-HIPPOLYTE et de LIEPVRE. Le duc de Lorraine MATHIEU 1er inféode la place à Cunon DE BERGHEIM, puis à Henri de WERD. En 1197 l'évêque de Strasbourg Conrad
de HUHNEBOURG hostile à l'empereur Philippe de HOHENSTAUFFEN,
s'empare du château et le démantèle. Les ruines allaient connaître
presque 300 ans d'abandon.
LE KOENIGSBERG dit OEDENBOURG
UN REPAIRE DE BRIGANDS
HISTOIRE
Construit en 1200 sur ordre de Philippe
de HOHENSTAUFFEN à proximité immédiate des ruines de l'ESTUPHIN afin de remplacer celui-ci pour la défense des enclaves lorraines. Ce nouveau château est confié à THIEBAUT de Lorraine qui mourra
empoisonné en 1200 sur ordre de ce même empereur. MATHIEU II de
Lorraine inféode le château aux Landgraves de WERD. En 1362, le château est vendu à l’évêque de STRASBOURG Jean de LICHTENBERG pour un prix de 10 000 florins d'or. En 1395, le
KOENIGSBERG devient une forteresse impériale inféodée aux sires de
HOHENSTEIN, puis en 1398 aux RATHSAMHAUSEN.
Les nobles de HOHENSTEIN
Au début du XV° siècle nous y retrouvons les HOHENSTEIN. Le château de KOENIGSBERG devient alors un repaire de
brigands dirigé par Valentin de NEUENSTEIN et Antoine de HOHENSTEIN.
Jean de DAHN, prince palatin est enlevé en 1454 et retenu prisonnier
au château. L'homme sera libéré après un long siège mené par
l’évêque de STRASBOURG Robert de Bavière. Valentin de NEUENSTEIN
sera emmené prisonnier. En 1462, Antoine de HOHENSTEIN est à la
tête d'une véritable armée de brigands. Une coalition dirigée par
la Maison d'Autriche le bloque avec ses compères au KOENIGSBERG. 17
canons vont faire feu sur la place du 22 au 27 octobre. Une brèche
est ouverte dans les murailles, la place est prise et les brigands sont pendus aux merlons du château. Seul leur chef qui est noble est épargné.
Il mourra en 1476 après avoir été déchu de ses droits. Le
KOENIGSBERG avait vécu. Il devint l'OEDENBOURG, le château
abandonné en traduction littérale. Il ne sera jamais relevé et
servira de carrière pour la reconstruction de l'ESTUPHIN.
ETAT ACTUEL
Jamais ce château n'a aussi bien mérité son nom qu'actuellement. Les ruines sont envahies par la végétation et leur abords entièrement grillagés en font un site inaccessible. Pourtant la ruine est imposante et mériterait une sérieuse campagne de restauration. L'intérieur du château n'est plus accessible au public.
ACCÈS
Longez le HAUT-KOENIGSBOURG vers le sud et poursuivre sur le sentier au delà du monument. Après quelques centaines de mètres, les ruines du KOENIGSBERG se découvrent.
ETAT ACTUEL
Jamais ce château n'a aussi bien mérité son nom qu'actuellement. Les ruines sont envahies par la végétation et leur abords entièrement grillagés en font un site inaccessible. Pourtant la ruine est imposante et mériterait une sérieuse campagne de restauration. L'intérieur du château n'est plus accessible au public.
ACCÈS
Longez le HAUT-KOENIGSBOURG vers le sud et poursuivre sur le sentier au delà du monument. Après quelques centaines de mètres, les ruines du KOENIGSBERG se découvrent.
VUES DU SITE
Croquis des ruines (réalisation personnelle
Reconstitution (collection personnelle)
Le fossé
Vue générale du palais envahit de végétation en 2014
Le même lieu en 1978. Notez les roches mêlées aux murailles
Vestiges de l'enceinte extérieure
LE CHÂTEAU DU HAUT-KOENIGSBOURG
UNE VIE D’À PEINE UN SIÈCLE
HISTOIRE
L'empereur Frédéric III de HABSBOURG
ordonne la construction d'un château sur les ruines de l'ESTUPHIN
en 1479. Le nouveau château sera grandiose mais son rôle sera
strictement militaire. La citadelle qui prendra le nom de
HAUT-KOENIGSBOURG est confiée aux sires de TIERSTEIN. En 1533, la
Maison d'Autriche engage le château à François-Conrad de SICKINGEN
qui l'équipe pour l'artillerie. Un puits est creusé par les mineurs
de SAINTE-MARIE-AUX-MINES. Une importante garnison y est entretenue
tout au long du XVI° siècle.
Armes des SICKINGEN
1618, la Guerre de Trente Ans éclate.
Dés le mois de Juillet, les troupes suédoises à la solde du Roi de
France assiègent le château qui capitule le 27 août. Livré au
pillage, le château est incendié. Il ne sera plus reconstruit et
passera aux mains de plusieurs propriétaires avant d'appartenir à
la ville de SELESTAT.
Le 8 mai 1899 cette ville fait don de
la ruine à l'empereur Guillaume II d'Allemagne. Celui-ci la fera
relever par l'architecte Bodo Ebhardt qui y œuvrera de manière très
contestable...
La ruine avait été classée
« monument historique » en 1862 par les allemands. Le
château est classé palais national en 1930. C'est aujourd'hui l'un
des monuments les plus visités de France.
ACCÈS
On y accède facilement au château en
véhicule. L'entrée est payante.
VUES DU SITE
LES RUINES
Vue d'artiste du XIX° siècle (collection personnelle)
Vue de l'intérieur (collection personnelle)
Les ruines vers 1995. Notez l'absence de donjon
LE CHÂTEAU ACTUEL
Plans du monument (collection personnelle)
Arrivée sur le site
Extrémité Nord
Ce moulin à vent est une pure fantaisie
Le donjon
Les logis
Coté Sud Est
Tour Sud Est
Tour Sud Ouest
L'enceinte
La porte d'entrée
La herse
Portes successives
Sous le donjon
Les communs
L’accès au chemin de ronde
Lieu de tournage d'une scène du film de Jean RENOIR
"LA GRANDE ILLUSION"
Au delà de cette porte, c'est payant
Accès au château
Seconde porte
Le puits
Escalier renaissance
Impossible de prendre des photos valables des intérieurs tant la fréquentation est importante, aussi, vous devrez vous contenter de ces vielles vues d'un autre âge, mais comme rien n'a changé...
La grande salle
La salle dite "Chambre lorraine"
La salle d'armes
Cour intérieure
Façade Sud des logis
Accès aux tours d'artillerie
Charpente de tour
Chemin de ronde
Chambre d'artillerie
Canon sur affût
Pièces en batterie sur la tour Ouest
Porte de sortie de la visite
Lices Ouest
Courtine Ouest
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