LE CHÂTEAU DE BEAUREGARD (88)
CHARGE DE PERCEVOIR LA « TAPE »
SITUATION :
Le château de BEAUREGARD est implanté
sur la commune RAON-L'ETAPE (Vosges) au sommet de la côte du même
nom à 443 mètres d'altitude.
HISTOIRE :
Ce château est aussi connu sous les
noms de BELROUARD – BELRESWAR – BELROWAR – BELEWART –
BELRAWART ou encore BERREGART par les alsaciens.
Il s'agit d'un château très ancien
qui pourrait bien être antérieur à l'an 1000. Au XI° ou XII°
siècle, il abrite des brigands qui terrorisent les voyageurs en
profitant du verrou naturel des montagnes refermant la vallée de la
Meurthe. Les brigands chassés, la place est occupée par les nobles de BEGGON. Un
nom qui rappelle celui de BEGONCELLE, ancien nom du hameau de
SAINT-BLAISE qui possédait une saline.
Au XII° siècle le château est en
ruine. C'est le duc FERRY III de Lorraine qui en ordonne la
reconstruction et qui fonde à ses pieds la cité de RAVON, future
RAON L'ETAPE. Notons qu'en vosgien RAON signifie « confluent ».
Il s'agit ici de celui de la Plaine avec la Meurthe. Un péage
spécial est instauré par le duc de Lorraine, il frappe les
voyageurs empruntant ce passage obligé. Cette taxe prendra le nom de
« TAPE » qui donnera son nom à la ville de RAON L'ETAPE.
On sait que le château était imposant. Il est inféodé en 1279 à
Mathieu de BELROUARD qui deviendra de BEAUREGARD.
La duchesse de Lorraine Isabelle 1ère
En 1525, c'est une résidence
occasionnelle du duc, Antoine, fils de René II le vainqueur de
Charles Le téméraire. Il y séjournera notamment après avoir massacré
les paysans alsaciens révoltés à la bataille de SAVERNE. Les
chevaliers lorrains tués lors de ces combats seront inhumés avec les
ducs dans la chapelle des Cordeliers de NANCY.
Le château est abandonné vers 1594,
En 1617, ses abords sont couverts de vignobles et de meix (jardins en
vosgien). Les Français vont lui donner le coup de grâce en 1636 lors
de la guerre de Trente-Ans, puis Richelieu s'y acharnera dans sa guerre
contre la lorraine. Au cours des XVIII° et XIX° siècles, la ruine devient une carrière de pierres. Au
XIX° siècle elle est rasée afin de réutiliser ses pierres pour la
construction du port de flottage de bois sur la Meurthe. Sur place, on voit que les destructeurs se sont acharnés à extraire jusqu'aux pierres enterrées, n'hésitant pas à creuser de profondes tranchées comme celle dite de ''LA CAVE''. plusieurs trous sont visibles sur l'ensemble du sommet de la cote. Le bouleversement du terrain sera encore aggravé par les combats de la libération 1945. La côte fera l'objet d'in intenses pilonnages d'artillerie par l'armée américaine.
Au XVIII° siècle plusieurs maison d'habitation ont été érigées sur le site du château comme la maison HUSSON dans le grand fossé où encore la maison POUTOT dont le propriétaire exploitait 2,5 hectares de terres gagnées sur les ruines. BEAUREGARD était une forteresse gigantesque dont malheureusement on ne connait aucune description si ce n'est un dessin du XVII° siècle montrant une partie des ruines à cette époque.
On y voit le donjon carré et trois tours rondes. La tour de la citerne devrait apparaître au niveau de la fourche des chemins. Cette tour étant l'un des derniers vestiges à être abattu par les démolisseurs on s'étonne de son absence.
On sait que les murs du donjon avaient trois mètres d'épaisseur et qu'il y avait plusieurs tours. La forteresse était énorme à l'instar d'autres châteaux féodaux ducaux encore existants tels SIERCK ou PRENY - voir ces noms.
Au XVIII° siècle plusieurs maison d'habitation ont été érigées sur le site du château comme la maison HUSSON dans le grand fossé où encore la maison POUTOT dont le propriétaire exploitait 2,5 hectares de terres gagnées sur les ruines. BEAUREGARD était une forteresse gigantesque dont malheureusement on ne connait aucune description si ce n'est un dessin du XVII° siècle montrant une partie des ruines à cette époque.
On y voit le donjon carré et trois tours rondes. La tour de la citerne devrait apparaître au niveau de la fourche des chemins. Cette tour étant l'un des derniers vestiges à être abattu par les démolisseurs on s'étonne de son absence.
On sait que les murs du donjon avaient trois mètres d'épaisseur et qu'il y avait plusieurs tours. La forteresse était énorme à l'instar d'autres châteaux féodaux ducaux encore existants tels SIERCK ou PRENY - voir ces noms.
ETAT ACTUEL
Il ne reste pratiquement rien de
l’orgueilleuse forteresse, mis à part un large fossé de 60 mètres de long pour 8 mètres de large coupant le sommet de la cote et séparant le château d'origine des autres parties. 600 mètres séparent ce fossé de la citerne à infiltration où la base de la tour supportant un banc et plusieurs bases de murailles sont encore visibles. Partout sur cette distance de 600 mètres on voit des excavations et des pierres éparses. L'enceinte semble avoir englobé l'ensemble du sommet culminant de la montagne.
ACCÈS
En voiture, prendre la direction du
menhir. Emprunter la première rue à droite après le stade et
poursuivre jusqu'à une intersection avec une rue qui monte à
gauche. Laisser là le véhicule. Un sentier balisé à cercle jaune
conduit au site en 40 minutes.
VUES DU SITE
La tour de la citerne vu depuis le hameau de LA TROUCHE (tableau ancien)
Emprise supposée du château
Cote de BEAUREGARD, le château en occupait le sommet
Croquis d'ensemble
Partie orientale et fossé
La porterie devait se trouvez en lisière
Le fossé
Vue plongeante sur le fossé
La vallée de la Meurthe vue depuis l'esplanade du fossé
PARTIES ORIENTALES
Cônes de gravas au dessus du fossé
Excavation
Bases d'un mur
même lieu sous un autre angle
Excavation dite de ''La Cave''
Butte du donjon
Enceinte Est
Détail d'un vestige de l'enceinte Est
PARTIES CENTRALES
base de mur
Chaque sapin déraciné révèle des pierres
ZONE DE LA CITERNE
Abords de la citerne
Le sentier emprunte les vestiges d'un mur
Le banc matérialise l'emplacement de la tour de la citerne
La citerne (sous les branchages) 1,10 de profondeur
pour 1050 litres de capacité
pour 1050 litres de capacité
LA BERGERIE
Sa construction n'est pas contemporaine du château, mais les pierres utilisées proviennent des ruines. Aux abords plusieurs murs de soutènement pour la culture de la vigne en terrasse sont visibles.
Croquis des lieux
La bergerie au début du XX° siècle (collection particulière)
Les ruines en 2018
Murs de soutènement utilisés pour la culture de la vigne
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