LE CHÂTEAU DE FOUG (54):
BERCEAU DE LA FUSION DES DUCHES DE LORRAINE ET DE BAR
SITUATION
Le
château de FOUG se trouvait sur la commune de FOUG, au sommet d'un
éperon à 335 mètres d'altitude. Il dominait la ville fortifiée
près de 65 mètres.
HISTOIRE
Bien
que situé sur les terres de l’évêché de TOUL, FOUG est une
possession messine relevant de l'abbaye de GORZE (57). La localité
passa ensuite aux mains des comtes de bar . C'est à Henri II de
BAR qu'est due la naissance du château en l'an 1218. Henri profite
du fait que le duc de Lorraine THIEBAUT Ier est retenu prisonnier par
l'empereur Frédéric II pour édifier le château. Libéré, le duc
de Lorraine exigea la destruction de la forteresse auprès de
l'évêque de TOUL Renaud BOUTILLIERS DE SENLIS mais le prélat allié
du comte de BAR fit la sourde oreille. Entre 1217 et 1219, la siège
épiscopal est revenu à Gérard de VAUDEMONT qui ne prendra aucune
décision quant au devenir de la forteresse. Son successeur Eudes de
SORCY réunit une armée pour assiéger le château, mais avant tout
début de siège, le roi de France LOUIS VIII et l'empereur HENRI
VII rendirent un arbitrage favorable au maintien du château.
Cependant le duc de Lorraine MATHIEU II mécontent de la tournure des
événements viendra assiéger le château de FOUG sans succès en
1232.
Au
XIV° siècle le château est le centre d'une prévôté pour le
compte du bailliage de SAINT-MIHIEL (55). En 1352 Yolande de FLANDRE
veuve du duc de BAR HENRI IV demeure dans la forteresse. L'héritier
EDOURD III est mort prématurément et la régence est confiée à la
belle sœur de Yolande Jeanne de BAR en attendant que le jeune duc
EDOUARD III atteigne sa majorité. Yolande est opposée à cette
régence.
Le
20 mars 1419 le traité de FOUG est signé au château. Pas cet acte
CHARLES II de Lorraine et le comte de BAR LOUIS s'entendent sur la
réunion des deux états par le mariage entre Isabelle de Lorraine et
René 1er d'ANJOU, duc de BAR ( le roi René).
En
1440, les VAUDEMONT à la tête de 2000 soldats picards tentent sans
succès d'envahir le Barrois. Le château de FOUG est tenu par Pierre
JOBARD qui résistera aux assiégeants.
Le
second fossé, celui précédant le donjon est creusé en 1465. Des
travaux de restauration sont accomplis en 1545.
Le
château est détruit au cours de la Guerre de trente-ans en 1635.
Les ruines furent exploitées comme carrière de pierre. Cependant
une nouvelle construction verra le jour au même emplacement sous le
nom de CHÂTEAU DE LA DAME BLANCHE. Les ruines de cette construction
étaient encore visibles au début du XX° siècle.
DESCRIPTION
DU CHÂTEAU
Le
château couronnait un monticule arasé et avait une forme polygonal.
On connaît la description des lieux d'après un registre tenu par
les prévôts intitulé « DEPPENSES POUR OWRAIGES »
Outre
un fort donjon d'habitation à trois niveaux de logis nommé HAUTE-TOUR qui possédait
une chapelle, on connaît quatre autres tours
nommées de DAME-POINCE, de LAVAUX, des ALLEMANDS et des PRISONS. La
barbacane possédait quatre portes successives. L'enceinte était
surmontée d'un hourds. Il semble qu'un pont-levis existait à la
base du donjon (comme à GOMBERVAUX (55) - voir ce nom). Deux fossés
et un glacis de défense précédaient l'entrée de la forteresse. La
basse-cour comprenait une grange construite entre 1377 et 1381
couverte de 2000 tuiles, une cuisine avec four datée de 1390, des
communs avec chambres, deux écuries nommés « Maréchaussées »,
un cellier et une fonderie (forge). Un puits creusé se trouvait côté
ouest.
ETAT
ACTUEL
Il
ne subsiste aucun vestige ni du château féodal, ni du château qui
lui a succédé. Seuls des éboulis et deux fossés, dont l'un taillé
dans le calcaire et profond de cinq mètres a fortement souffert du
fait qu'il fut exploité comme carrière.
Les
vestiges des remparts de la ville fortifiée de FOUG sont aussi
visibles, notamment à proximité de l'église.
ACCÈS
Il
n'y a aucun sentier et la végétation inextricable empêche
d’accéder sur le site du château.
VUES DU SITE
Plan de situation. L'étoile rouge matérialise le château
La côte du château vers 1900 avec une toiture émergeant de la végétation
(collection particulière)
Ruines du château de la Dame Blanche vers 1900 (collection particulière)
Aspect du premier fossé en 2016. Le château se trouvait plus en avant
dans une zone où la végétation est impénétrable
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